Marine et Louis viennent de terminer leur 2ème tour du monde du repas chez l’habitant. Ils sont en ce moment dans les locaux d’Atlantis Télévision afin de finaliser la saison 2 de Very Food Trip qui sera diffusée le vendredi 12 mai à 21h sur Planète+!

Nos deux globe-trotters sont repartis pour un tour du monde culinaire avec huit destinations à la clé: Canada, Cuba, Grèce, Cap Vert, Oman, Iran, Cambodge et Indonésie. Pendant six mois, ils ont partagé la table d’inconnus au bout du monde, ils ont dégusté et découvert des repas et des cultures parfois très différents, mais surtout ont fait des rencontres inoubliables.

Marine et Louis se livrent à Atlantis Télévision et dévoilent des infos exclusives sur leur voyage : rencontres insolites, spécialités locales, coups de cœur, projets… pour un choc des cultures et des saveurs !

Qui a eu l’idée de ce projet culinaire et pourquoi ?

Marine : Nous avions envie de partir découvrir le monde d’une manière un peu plus authentique, au plus proche des gens, en sortant du circuit touristique habituel. La cuisine raconte autre chose que de la nourriture. Nous avons réellement constaté qu’elle pouvait nous permettre de créer des liens, provoquer des rencontres partout dans le monde et nous permettre d’apprendre des choses sur des familles, un village, une région, un pays… Nous avons eu cette idée, assez simple finalement, d’aller rencontrer des gourmands à leur table, directement à la fin de nos études il y a 3 ans.
Louis : Nous sommes tous les deux très gourmands et passionnés de cuisine et je pense qu’elle était surtout un bon alibi pour provoquer des rencontres. Nous ne pensions pas que notre projet marcherait partout et même dans des pays plus « pudiques », comme le Japon par exemple, qui font une réelle distinction entre la sphère privée et la sphère publique. Le fait même de parler de cuisine, d’aller sur les marchés et discuter avec les gens a abouti presque systématiquement à des invitations à venir partager un repas.

Ce voyage a-t-il changé quelque chose dans votre vie quotidienne ?

Louis : Nous ne pensions pas faire quelque chose de ce projet d’un point de vue professionnel.
Cela a en fin de compte donné lieu à un film, un livre… donc oui ce road trip culinaire a radicalement changé notre vie !
Marine : Dans la vie quotidienne même, nous ne cuisinons pas de la même manière, nous sommes plus curieux.
Nous avons aussi appris une vraie humilité par rapport à notre culture culinaire, comme ne pas être rebuté par certaines choses et tester tout ce qui est possible..
Louis : On cherche plus d’expériences culinaires.
J’ai goûté par exemple au Cambodge ce que l’on appelle des Œufs Couvés. Ce sont des fœtus de canard… Concernant la préparation, c’est un œuf porté à maturation suffisamment longtemps pour que le fœtus puisse se développer dans l’œuf mais pas au point de pouvoir sortir de sa coquille. On fait cuire l’œuf et on l’assaisonne avec du poivre, du citron et une petite feuille légèrement acide.
Visuellement c’est horrible mais en terme de goût c’est fantastique !
Marine : Je ne l’ai pas goûté…

Votre premier road trip vous a-t-il forgé pour appréhender la deuxième saison ?

Marine : Notre challenge sur la saison 2 était de garder toute la fraîcheur, toute l’authenticité qui régnait sur notre premier road trip. Pas d’équipe de tournage, aucune mise en scène. Nous sommes dans une formule de toute façon plus professionnelle, nous nous sommes donc mis plus de pression. Nous nous sommes vite rendu compte que ce que nous savions faire était de rencontrer des gens. Nous avons gardé notre patte et je pense que nous avons relevé le défi…

Comment les gens perçoivent-ils les caméras ? Avez-vous eu des refus ?

Louis : Cela dépend des pays. Dans beaucoup de cas, les gens sont curieux et même contents de passer à la télé ! La plupart du temps tout le monde veut vous inviter à manger. Dans certains pays c’est plus compliqué. En Chine par exemple, un policier nous suivait partout sur les marchés afin de s’assurer qu’on ne filmait pas au mauvais endroit…
En Iran, nous avons dû être accompagné par un traducteur officiel. Nous n’avons pas le droit de filmer dans la rue sans autorisation de tournage sous peine de prison… Les réactions étaient donc un peu différentes en Iran, certaines personnes accueillaient les caméras avec méfiance étant donné que c’est un pays avec beaucoup de censure.

“Notre challenge sur la saison 2 était de garder toute la fraîcheur, toute l’authenticité qui régnait sur notre premier road trip.”

Marine : À Oman, qui est un pays assez conservateur, on nous demandait parfois si on pouvait simplement filmer les mains de la femme (hôte) dans la cuisine. Entrer en tant qu’étranger dans une maison c’est compliqué, entrer dans la cuisine, qui est le lieu de la femme, ça l’est encore plus, alors quand on est un homme avec une caméra… C’est pour cela que nous adaptons aussi notre manière de faire. Nous avons tout de même réussi sans forcer les choses car cela fait partie de la culture et c’est cela aussi que l’on souhaitait découvrir.
Louis : En revanche nous n’avions pas du tout anticipé cela avant d’arriver à Oman ! Nous nous en sommes rendu compte sur place, gros coup de frayeur car nous pensions que notre projet allait tomber à l’eau. Au final, nous avons réussi à cuisiner avec des hommes, avec des bédouins dans le désert…

La barrière de la langue c’est compliqué, comment avez vous fait ?

Louis : Nous avons beaucoup utilisé le langage des signes ! La cuisine est un langage universel qui met tout le monde à égalité donc nous avons très souvent utilisé le mime. Nous avons fait des dessins dans le désert avec les bédouins qui ne parlaient pas un mot d’anglais.
Marine : C’est assez facile de créer et de communiquer autour de la cuisine, il y a des pays où cela était plus compliqué que d’autres bien sûr. Nous avons aussi essayé des applications de traduction en direct mais cela ne marche jamais ! L’idée est pourtant génial…
Louis : Nous avons seulement eu un traducteur en Iran car cela était imposé sinon nous nous débrouillons seuls.
C’est souvent d’ailleurs les enfants qui traduisaient pour les parents notamment en Asie.
En Chine, nous avons eu beaucoup de mal à rencontrer des gens car très peu parlent anglais sauf dans les nouvelles générations. Etant donné que les chinois sont fans de réseaux sociaux, nous sommes passés par là pour rencontrer des anglophones de la jeune génération afin de nous aider à rentrer en contact avec les familles.

Votre coup de cœur culinaire (saison 1) ?

Louis : Un coup de cœur pour le Vietnam où nous avons découvert une vraie culture populaire de rue. Tu te retrouves à manger sur un petit tabouret dans la rue ! C’est le pays dans lequel la culture de la cuisine populaire est la plus forte.
Marine : L’endroit où nous avons été le plus surpris au niveau culinaire est le Pérou. Nous n’imaginions pas qu’il pouvait y avoir une telle diversité entre la cuisine de la côte, de la cordillère des Andes et celle de la jungle. Il y a dans leur cuisine des influences chinoises, japonaises, espagnoles, portugaises mais aussi africaines. En tant que voyageur, nous mangeons beaucoup mieux chez l’habitant qu’au restaurant. La vraie cuisine populaire et l’âme de la cuisine se trouvent dans les maisons et non pas dans les restaurants…
Nous y avons découvert aussi un patrimoine incroyable…

Votre coup de cœur culinaire (saison 2)?

Marine : C’était en Jordanie, nous avons passé un peu de temps avec les bédouins, et dégusté notamment le plat national jordanien : Le Mansaf.
Le Mansaf est un mouton que nous avons tué ensemble, selon un rituel fait dans le respect de l’animal. Le mouton est découpé puis cuit pendant des heures dans une énorme marmite dans du lait de brebis fermenté. Il est servit dans un immense plateau circulaire sur un tapis de riz. La tête est posée au milieu du plat et tout le monde mange à la main. C’est exquis !

“Il y aura un facebook live le soir du lancement le 12 mai! C’est une vraie exclu!”

Louis : Pour la petite anecdote, au Cap Vert nous dormions chez Chapou, qui nous a accueilli à bras ouvert. Le soir, pendant que nous dormions, nous entendions des bruits bizarres sous le lit, j’avais peur de regarder et je n’avais même pas envie de savoir ce qui pouvait bien se cacher en dessous…
Nous avons compris lorsqu’à 5h pétante du matin, nous avons été réveillé par un énorme “cocorico” ! C’était le réveil de Chapou ! En fait il gardait ses coqs sous le lit pour se réveiller… Nous avons bien rigolé.

Avez-vous une info exclusive à nous faire partager avant la diffusion de la saison 2 ?
Louis : Il y aura un Facebook live le soir du lancement le 12 mai ! Nous allons à cette occasion, préparer en direct une recette dégustée chez l’habitant lors de nos road trip. C’est une vraie exclu ! Nous pensons faire une recette tirée de la saison 2…

Avez-vous des nouveaux projets ?
Louis : Oui, notre nouveau projet s’appuie sur notre tour du monde culinaire. Nous nous sommes rendu compte du pouvoir qu’avait la cuisine de connecter des personnes qui ne se connaissaient pas, ne parlaient pas la même langue ou ne partageaient pas la même culture. Nous avions envie de nous engager à titre personnel pour l’intégration des réfugiés en France. Nous avons d’abord fait les choses simplement, donations de vêtement, d’argent, nous avons aussi hébergé un demandeur d’asile chez nous.
Mais nous voulions voir aussi comment on pouvait aller plus loin au travers de la cuisine. L’idée d’ouvrir les cuisines des restaurants français aux réfugiés nous est venu naturellement.
Le but est faire changer le regard sur les personnes réfugiées en France en sélectionnant des restaurants, sur plusieurs jours dans une même ville, qui confient leur cuisine à des cuisiniers réfugiés. Nous voulons montrer au travers, ici de la cuisine, que ce sont des personnes avec des compétences et des savoir-faire qui ont des choses à nous apporter. Pas simplement une masse opaque, compacte comme nous le montre souvent les médias…

Marine : Et créer un moment chouette, sympa où nous pouvons nous rassembler au restaurant, découvrir des nouveaux plats, faire des collaborations entre les chefs français et réfugiés. La première édition à super bien marché l’année dernière, on ne s’y attendait pas du tout. Nous en avons fait un autre Noël dernier à Strasbourg.
Nous prévoyons une nouvelle édition en juin dans plus de 10 villes européenne entre le 15 et le 30 juin !