Stéphane vit à 200 à l’heure ! De l’artistique au budget, en passant par la fabrication, ce passionné de sport aime le travail d’équipe et insuffle une belle énergie à ses collaborateurs.

Quel est ton métier ?

À la Direction du département Formats courts chez TF1 Production depuis 2009, mon activité principale est de produire des bandes-annonces. Je suis responsable de l’auto-promotion Antennes, Digital et Radios des programmes des chaînes du Groupe : TF1, TF1 SF, Ushuaïa TV, TV Breizh, Histoire ; et dans certains cas TMC, TFX et LCI. Cela représente environ 75% de notre activité. Les 25% d’activité restante se répartissent en 3 branches : la réalisation de programmes courts (L’Agenda spectacles, La Minute Musique et Brushing), la fabrication de films Corporate pour le Groupe et la création d’habillages de programmes, notamment pour les évènements sportifs.

Comment s’organise ton équipe ?

Nous sommes dans un métier de fabrication donc les professions qui englobent notre département sont composées de chargés de production, réalisateurs, JRI, rédacteurs, monteurs, graphistes et ingénieurs du son. C’est une équipe d’environ 40 personnes, à laquelle s’ajoute des intermittents en fonction des besoins. Les 10 chargés de production orchestrent ce petit monde.

Quel est ton parcours ?

Enfant, j’ai toujours rêvé de « faire des films ». À 21 ans, alors que je me destinais à une carrière d’ingénieur, j’ai fait le grand saut en abandonnant ma 2eme année de « math spe » en cours d’année. À cette époque, il y avait beaucoup moins d’école d’audiovisuel qu’aujourd’hui. J’ai donc appris mon métier sur le terrain. C’était une période idéale. C’était le début de Canal Plus et de La Cinq de Berlusconi où je suis entré comme stagiaire auprès de Marie-France Bruyère, d’Alain Vautier et d’Eric Mistler. C’était une période d’une grande liberté. Tout était possible. En 6 ans, je suis passé du statut de
stagiaire à celui de réalisateur (programmes courts, captations, pub, émissions). Quand La Cinq a fermé, j’ai décidé de reprendre des études à Panthéon-Sorbonne et je me suis tourné vers le droit des affaires … tout en continuant à bosser. A la fois étudiant et réalisateur intermittent, je travaillais pour TF1, Eurosport et France 3. C’était un rythme intense, mais une période passionnante ; la journée à la télé et le soir le nez dans mes bouquins de droit. 5 ans plus tard, avocat en droit des affaires et fiscalité, j’ai intégré le Cabinet August Debouzy. J’y suis resté exactement un an avant de démissionner… mes premiers amours, l’audiovisuel, me manquait. Grâce à Didier Lahaye alors responsable des BA à TF1, je me suis formé en quelques semaines au montage virtuel sur Avid MC pour intégrer le département formats courts de TF1 Publicité comme réalisateur. C’était le début de mon aventure dans le Groupe …

Tu es toujours resté dans le département des programmes courts ?

Oui. Après l’épisode de La Cinq, je me suis toujours intéressé aux formats de moins de 10mn. Programmes courts (par exemple : « Du côté de chez-vous »), BA, génériques, habillages, c’est un domaine qui me convient particulièrement avec une écriture spécifique. J’aime passer rapidement d’un projet à l’autre. C’est toujours stimulant. Il faut se renouveler sans cesse et se remettre en question régulièrement. Par ailleurs, ce sont des produits qui font souvent appel à un art que j’aime beaucoup : le motion design.

Quel est le process de fabrication ?

Pour la fabrication des BA, la Direction artistique de TF1 nous donne un brief en même temps qu’un bon de commande. Les différents créatifs du département proposent alors une création correspondant à la demande. Pour un programme, la fabrication des BA peut prendre un jour ou plusieurs semaines ; par-exemple, le lancement de la fiction « Le bazar de la charité » a duré plus d’un mois. C’est un travail collaboratif entre la Direction artistique et nos équipes. Notre chalenge est de mettre en valeur le programme, de teaser, de fabriquer un petit écrin … en prenant garde à ne pas être trop laudatif … dixit recommandation CSA ! En ce qui concerne les habillages d’émission, c’est différent. Nous sommes en compétition avec des agences extérieures. C’est un challenge stimulant pour moi et notre studio graphique.

Il y a des programmes pour lesquels tu as une affection particulière ?

J’aime tous les programmes dans lesquels je peux, en plus de la production, m’impliquer artistiquement ; que ce soit pour les Antennes, le Digital ou le Corporate. Il peut s’agir de l’habillage de la dernière coupe du monde de rugby, mais également du petit film d’animation commandé par le département juridique du Groupe. Bien-sûr, il y a des produits dont je suis particulièrement fier. Par exemple, le générique cinéma de « TF1 STUDIO » réalisé par Kooka Ewo … 0u encore avec Yoann Saillon, la mise en place du nouvel habillage Antenne de TF1 ou la scénographie de la conférence de rentrée du Groupe TF1 pour la saison 2019-20; il s’agissait au Palais de Tokyo, de réaliser et de diffuser simultanément des films qui se répondaient sur des écrans gigantesques. Le challenge technique était grisant et le résultat assez bluffant.

As-tu conscience que ces bandes-annonces, habillages etc… participent, pour certains, à la mémoire collective ?

Oui c’est vrai. On a tous en mémoire certains génériques ou autres. J’ai une affection particulière pour la toute dernière séquence qui a précédé l’arrêt définitif du faisceau de diffusion de la Cinq. Je crois que cette séquence est rentrée dans la mémoire collective des mordus de télé de ma génération. Il s’agissait d’une animation que j’avais faite avec Christophe Allender au Harry Painbox ; une éclipse allant jusqu’au noir complet de l’image … Ça remonte !

Ton métier te fait porter pas mal de casquettes différentes ?

En effet. Le management et le suivi de production sont mes missions principales. Mais les relations client, les aspects artistiques et financiers à l’échelle du département font également partie de mon quotidien. Techniquement, avec les équipes d’Atlantis et de TF1, je dois également veiller au bon fonctionnement et aux upgrades de la plateforme de post-production. En 12 ans, je ne me suis jamais ennuyé …

Quelle est ta journée type ?

En principe, je consulte mes emails à partir de 9h00 et j’enchaine à 10h30 avec une courte réunion de production avec mon équipe pour aborder les points importants du jour. À part ça, je n’ai pas vraiment de journée type. En fonction de la période, des besoins et des urgences, je vais consacrer plus de temps sur un devis, le suivi de production d’un film, le management de l’équipe, la résolution de problèmes techniques ou encore la clôture et les prévisions d’un exercice. Certains jours, ça peut être tout ça à la fois… Dans tous les cas, je passe beaucoup de temps avec l’équipe et/ou en réunion.

Qu’est ce qui te plaît le plus dans ton travail ?

En fonction du budget, constituer l’équipe la plus performante ; celle qui correspondra le mieux au projet. Tenter d’insuffler une énergie collective, un esprit d’équipe. Suivre un projet depuis la commande jusqu’à la livraison en ayant un regard sur tous ses aspects. J’aime également travailler dans l’urgence et la pression. De ce côté-là, aux bandes-annonces, on est servi. Et, il y a une vraie gratification à voir que nos bandes-annonces
arrivent à booster les audiences d’un programme.

Tu parles d’esprit d’équipe… tu pratiques un sport en particulier ? Tu as des passions ?

Le sport fait partie de ma vie oui. J’ai une passion pour la Voile. Pendant plusieursannées et jusqu’en 2017, j’ai été administrateur d’une association de voile TEAMJOLOKIA dans laquelle nous défendions les valeurs de la diversité. Nous nous entrainions 3 jours toutes les 4 semaines à bord d’une bête de course, un VOR60 basé à Lorient. Notre équipage était composé d’hommes, de femmes, de valides, d’handicapés, de jeunes, de vieux …. L’objectif était de participer à des courses et de monter sur le podium pour démontrer que « nos différences sont une force ». Aujourd’hui, je fais du
vélo et du trekking. J’essaye de faire une belle randonnée en famille chaque été. C’est important pour se retrouver. Et puis, j’ai une danseuse…je fais partie d’une troupe de théâtre à Boulogne-Billancourt !

Tu n’as pas le temps de t’ennuyer ! C’est important la diversité dans ton travail ?

C’est essentiel. La diversité génère la créativité. Il est important d’avoir des jeunes de tous horizons au milieu d’anciens comme moi … Partager nos inspirations, nos expériences et notre énergie pour nous enrichir mutuellement. Cela permet de rester créatif après toutes ces années d’expérience à TF1.

Tu voulais faire quoi quand tu était petit ?

Ah Ah ! Spielberg ! J’avais même écrit un long métrage que je voulais présenter à Bernard Tapie pour qu’il me produise !


Comment s’est passé l’arrivée de ton département à Atlantis ?

Je suis ravi ! Nous avons été extrêmement bien accueillis. L’équipe d’Atlantis est disponible et bienveillante. Les locaux mis à notre disposition sont agréables. Atlantis a parfaitement répondu à nos besoins techniques et d’aménagements des locaux. Ça fait un peu brosse à reluire, mais je ne peux rien dire d’autre, c’est sincère !

Comment imagines-tu ton futur ?

Je l’imagine toujours dans l’audiovisuel et j’ai plein d’envies. Je voudrais produire et réaliser des documentaires. Je voudrais participer au rêve de mon ami Kooka et de Motion Plus Design : ouvrir le premier musée mondial d’Art Graphique. Je voudrais réaliser des courts métrages personnels pour garder un pied dans les formats courts !
Ah! Ah !