Comme il était prévisible, le gouvernement a arbitré en faveur d’une augmentation de la « redevance » audiovisuelle dans son projet de budget 2015, présenté mercredi 1er octobre.

Selon le projet, la contribution à l’audiovisuel public, actuellement de 133 euros par foyer fiscal déclarant un poste de télévision, augmentera de trois euros en métropole (passant à 136 euros) et d’un euro dans les départements d’outre-mer (passant à 86 euros).

Cette hausse correspond au « haut de la fourchette » jusqu’ici évoquée. Elle intègre une augmentation « mécanique » d’un euro « liée à l’inflation » à laquelle va s’ajouter « une revalorisation exceptionnelle de deux euros ». Ce type de revalorisation « exceptionnelle » a déjà été utilisé en 2013 (6 euros) puis en 2014 (deux euros).

CHOIX POLITIQUE

Cette augmentation doit déboucher sur une recette évaluée à une centaine de millions d’euros. Elle doit ainsi compenser la baisse de la dotation de l’Etat au secteur de l’audiovisuel public, annoncée en juillet. Cette dotation doit passer de 292 millions d’euros en 2014 à 29 millions en 2017, soit une réduction de 263 millions sur trois ans.

La recette sera en partie affectée à la société TV5 Monde, en remplacement de la subvention actuellement versée, selon le texte diffusé par le gouvernement.

Augmenter la redevance est, pour le gouvernement, le choix le moins coûteux politiquement. Il lui évite de recourir à d’autres options de financement synonymes de débats sensibles : le retour de la publicité après 20 heures sur les antennes de France Télévisions (malgré le léger assouplissement annoncé mardi par l’entreprise publique), ou la révision de l’assiette de la redevance, pour l’étendre à tous les écrans permettant de visionner des contenus audiovisuels (ordinateurs, tablettes…).

Source : LE MONDE – Par Alexis Delcambre