Matthieu Grelier est un passionné de musique et d’audiovisuel, il a la chance de pouvoir cumuler ses passions au quotidien au coeur d’un travail d’équipe qu’il affectionne particulièrement.

Comment décrirais-tu ton métier ?

Le titre de ma fonction est celui de Directeur des programmes et du développement. Mon métier est celui de fabricant de contenus audiovisuels. Ici, chez ITV, je suis la garantie de bonne fin en interne et chez les clients. En collaboration étroite avec Fabien Husson, notre Directeur des productions, je dois m’assurer que le contenu soit livré de la meilleure façon possible. Je fais travailler des talents ensemble. Il faut allier les dons de chacun afin d’avoir un résultat optimum.

Qu’englobe ton travail en général ?

Je travaille sur le programme de sa conception à son développement, en passant par la fabrication, la production. J’ai la chance de travailler avec des gens très talentueux. Nous sommes fiers des succès que nous fabriquons. La force du travail collectif est toujours vérifiée dans les résultats.

C’est toi qui choisi tes équipes ?

Chez ITV Studios France, le CEO est Thierry Lachkar, le Directeur Général est Sébastien Petiot et le Directeur des productions : Fabien Husson. Quand une équipe se monte, nous réfléchissons tous ensemble. J’ai la chance de travailler au day to day avec une équipe que j’apprécie énormément et je tiens à en citer quelques-uns : Cécile Levy,  la Responsable des documentaires ; Pascal Guix, le producteur de The Voice et mon adjoint pour les divertissements ; Andrea Palis, la productrice des programmes de Factual et de Télévision du Réel ; Rania Bedia, notre programmatrice artistique, Geoffroy Donin de Rosière, le Directeur du développement et de la création ; Fanny Allemand notre Directrice de Casting et enfin, Matthieu Notebaert, notre directeur de la com, du digital et des licences. C’est un privilège de les avoir tous les jours avec nous et qu’ils nous fassent confiance au quotidien.

Quelle est ta journée type ?

Il y a deux types de journées : celles au bureau et celles en tournage. Je viens beaucoup au bureau, j’aime être aux côtés des équipes pour avancer sur les différents projets. Je fixe les caps et je réponds aux urgences. Sur la partie développement, on organise beaucoup de réunions avec Geoffroy et ses équipes, il faut toujours être sur le pont. La team du dev alimente en permanence la créativité, il faut sans cesse se réinventer. Quand je suis en tournage, je passe beaucoup de temps avec Fabien et Pascal qui eux, sont quasi en permanence en plateau. Ces journées de tournage nous rappellent pourquoi nous faisons ce métier. Mon travail inclus également des journées rendez-vous chaînes, plateformes. C’est toujours un plaisir de voir les diffuseurs et de leur présenter nos nouveautés. Bref, chaque journée est différente.

Tu passes pas mal de temps chez Atlantis ?

On est bien ici. On voit la Seine des deux côtés du bureau, on bosse dans de belles conditions. Les montages sont sur place et on a tout sous la main ! C’est un quotidien pratique et agréable, nous sommes chanceux.

Tu as toujours voulu faire de la télé ?

Oui j’ai toujours eu ça en moi mais, ce qu’il faut savoir, c’est que mes parents ne regardaient pas du tout la télé. Moi, ça m’intriguait, cela m’attirait. J’avais la chance que mes grands-parents habitaient dans le même immeuble que nous alors, j’allais souvent regarder la télé chez eux. Ils regardaient les “classiques” de ma génération : Sacrée Soirée, Champs-Elysées… j’adorais ça ! Je suis un grand passionné de musique alors, la télé et la musique réunis dans une seule émission, c’est l’idéal pour moi. Je pense que je voulais être animateur TV d’une certaine manière au début. J’admirais de Patrick Roy à Philippe Gildas. Mes parents m’ont ensuite encouragé à faire des études classiques. J’ai fait Sciences Po et j’étais plutôt bon élève. J’ai assuré une base pendant 4 ans. À la sortie de Sciences Po, j’ai fait une rupture complète en rentrant à Studec à Boulogne (Studio Ecole de France).

C’est une école de radio ?

Oui, je voulais essayer. Pour l’anecdote, il y avait Fred Testot, Michael Youn ou encore Sylvain Charley dans cette école. C’est là où j’ai commencé à trouver ma voie et au bout de 3, 4 mois j’ai démarré un stage en alternance à RTL2. Les locaux de la radio abritaient également la chaîne RTL. J’ai pu cumuler le poste de standardiste à RTL et mon alternance à RTL2, un bon moyen de pratiquer le début de mon métier et de commencer à rentrer dans la vie active. Petit à petit, j’ai fait mes premiers flashs infos et j’ai commencé à parler dans un micro. Je me suis vite rendu compte que l’antenne était moins mon élément, c’est un métier à part. Cependant, en côtoyant ces animateurs, j’ai compris que ce que j’aimais c’était de pouvoir travailler avec eux, la préparation, la production etc…

Y-a-t-il eu des rencontres marquantes à l’époque ?

Une personne a joué un rôle important pour moi : Laurent Boyer !  J’ai travaillé avec lui sur la mythique émission Fréquenstar. J’ai appris à faire des fiches sur les artistes, ou encore le montage. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à découvrir mon métier de divertissement. À l’époque, nous sommes en 1999, j’ai pu rencontrer Céline Dion à Las Vegas ou encore Jean-Jacques Goldman chez lui… J’étais sur le terrain et cela a conforté mon envie d’ évoluer dans ce métier. C’est une période riche en rencontres enrichissantes forcément.

Tu restes longtemps sur ce programme ?

Un certain temps, mais j’enchaîne plusieurs productions. Je passe de la Star Academy à la Nouvelle Star. Je travaillais avec Frédéric Pedraza sur La Nouvelle Star, j’étais son bras droit et j’ai beaucoup appris à ses côtés. Grâce à lui, j’ai ensuite travaillé de 2008 à 2010 chez TF1, puis je suis passé producteur : de X Factor sur M6 à The Voice quand le programme se lance en 2011. Shine et TF1 cherchent alors leur producteur, ils m’ont appelé pour gérer la production artistique. C’est un programme formidable qui a un énorme succès. The Voice, ce sont des équipes, des artistes exceptionnels depuis 11 ans et aujourd’hui je suis encore dessus. Je ne m’en lasse pas, c’est une émission de passion.

Comment images-tu ton futur professionnel ?

On ne sait jamais ce que la vie nous réserve. Je fais exactement ce que j’aime. J’adore le genre télévisuel dans lequel je travaille. Ce métier évolue, la télévision change et j’avance avec. J’aime réunir des talents, c’est toujours grisant. La télévision ce n’est que de l’humain. Il faut apprendre à réunir des personnalités différentes et les faire évoluer.

Tu as une anecdote particulière à nous partager ?

Le premier jour du tournage de la saison 4 de The Voice avec Zazie, il y avait le jeune Lilian Renaud, un garçon timide, étranger à notre milieu, étant fromager et vivant près de Besançon… Il s’est passé quelque chose de magique ce jour-là, il avait magnifiquement chanté et Zazie lui a dit : “Vous m’avez fait comprendre pourquoi j’ai accepté de faire cette émission”. C’était un moment qui n’est pas calculé, un instant suspendu. Cette émission fait que des gens, qui n’auraient jamais dû se rencontrer, se croisent. Avoir la chance de voir l’éclosion de nouveaux talents est incroyable. Mon autre bonne étoile, c’est la rencontre avec Nikos. Je travaille à ses côtés depuis 20 ans. Le fait de partager tout cela avec une personnalité comme lui est fantastique. Il a le don de faire de la télévision comme il faut, comme un artisan avec humilité et talent, c’est formidable.

crédit photos : Benjamin Decoin – Marwan Moussa