Harry Roselmack, journaliste, producteur, écrivain

Tu as plusieurs activités mais au fond quel est ton métier?

Je n’aime pas m’enfermer dans des cases. Toutes mes activités sont liées à l’écriture de près ou de loin. Ma créativité passe nécessairement par la plume, c’est d’ailleurs ce que je fais tous les matins : écrire. C’est un plaisir.

Quel est ton parcours ?

Adolescent je voulais être journaliste. J’ai passé  un DUT de journalisme à Tours. En attendant de trouver une première expérience dans ce domaine j’ai travaillé à la Poste tout en poursuivant des études d’histoire. Puis, j’ai trouvé un poste à Radio Média Tropical à Paris.  La radio est un média que j’affectionne particulièrement, j’en ai beaucoup fait à mes débuts, je suis resté à Radio France pendant 6 ans. J’étais sur France Bleu puis France Info. Je suis ensuite arrivé sur Canal Plus, I Télé et TF1 depuis 2006.

Quand as-tu créé ta société de production ?

HTO existe depuis 2013. J’étais chez TF1 sur Harry Roselmack en immersion de 2009 à 2015. Pendant cette période est née l’envie d’avoir plus de latitude, de pouvoir choisir les sujets à traiter et les gens avec lesquels travailler. Nous sommes une petite équipe, je travaille avec Mariam Dazzaze, directrice de production,  depuis 5 ans, nous fonctionnons en binôme. Evidemment quand nous sommes en pleine production, l’équipe grossit avec les postes essentiels : réalisateur, monteur, étalonner, mixeur.

Tu avais besoin d’une forme de liberté ? 

Oui, d’une certaine manière j’ai besoin de pouvoir maitriser les sujets devant et derrière la caméra. HTO est une société de production indépendante avec des choix indépendants. Nous prenons des risques, il m’arrive parfois même de produire avec mes fonds propres.

 

Quelle est ta journée type ?

Je n’ai pas de journée type. J’ai toujours des tâches différentes. En fonction de mon planning je passe au bureau ou pas. J’ai une routine hebdomadaire avec Sept à Huit évidemment. Nous avons un comité de rédaction le mardi midi avec Thierry Thuillier (directeur Général Adjoint Information du Groupe TF1), Pascal Pinning (directeur des magazines d’information chez TF1), Audrey Crespo- Mara (en charge du portrait de la semaine) , Philippe Pécoul ( directeur de la rédaction) et Grégoire Marçais (rédacteur en chef),  se joint parfois à cette réunion Emmanuel Chain (producteur). Nous balayons les sujets à venir et partageons les prévisions de tournage. Le jeudi je suis à Elephant et Cie pour visionner les sujets, écrire mes lancements et j’enregistre le vendredi. 

 

Tu es sur Sept à Huit depuis bientôt 18 ans, quelles sont les clés du succès de ce programme ?

L’humain est au coeur de ce programme et c’est un élément majeur de sa réussite. Il y a un rythme prenant entre les séquences, les personnages et les témoignages grâce à la richesse des sujets. Dans notre traitement nous sommes sur des histoires liées à l’actualité qui est sans cesse renouvelée, il faut être dans la capacité de réagir. 

Quelles sont les qualités qui font un bon journaliste ?

Il faut s’intéresser aux gens. Un journaliste qui n’aime pas les gens ne sera jamais un bon journaliste.  Aussi, un journaliste se doit d’être honnête. La question de la vérité journalistique s’établie à l’aide de méthode et d’éthique. 

As-tu un sujet qui t’as marqué plus qu’un autre ?

Des sujets qui m’ont marqué, il y en a plein ! Du coup la difficulté c’est de réussir à maintenir une distance … Parfois la prise de recul, difficile au tournage, ne se fait qu’au moment du montage.

C’est quoi un bon sujet ?

C’est un sujet avec de bons personnages. C’est un sujet qui donne du factuel, des séquences et de l’émotion. Il faut pouvoir comprendre et ressentir avec un bon sujet.

Tu produits des documentaires, mais aussi de la fiction.

La fiction m’intéresse énormément. J’ai développé plusieurs projets en fiction depuis mon film Fractures que j’ai hâte de pouvoir lancer. Je travaille sur certains projets avec Michel Douard avec qui j’avais sorti un recueil de nouvelles en 2021 (Nouvelles d’après 20H).

Tu viens de sortir ton livre Il n’est pas trop tard pour naître (éditions Jouvence), comment est né ton intérêt pour le développement personnel ?

Je suis un passionné de cosmologie,  j’étais un grand fan de Temps X par exemple. Je m’intéresse à la science, à la métaphysique et à la religion aussi. Il faut se poser des questions, celle de notre place dans l’univers est essentielle. Quand on s’intéresse à ces sujets, on pose forcément la question des origines et du rôle possible de l’être humain dans l’univers.  Ce livre est une enquête sur l’univers, l’être et ses raisons d’être.

Tu participes même à des conférences autour du sujet aujourd’hui.

Oui j’ai commencé à participer à des conférences en effet, c’est un nouvel exercice. Cela permet d’avoir accès à des cercles de diffusions autour de thèmes qui ne sont pas enseignés à l’école. On nous apprend à avoir mais pas à être. Je partage cela au sein des conférences des sommet de l’éveil. J’avoue être plus à l’aise à l’écrit, l’expression écrite est plus posée, profonde et pratique selon moi.

Tu as toujours lu ?

Toujours ! J’ai une lecture qui est intéressée car ma passion est le développement personnel. En ce moment je lis David Perroud : Devenez Génial. Le sujet est l’humain. Comment l’humain peut continuer à apporter des choses face à l’I.A.

Que penses-tu de l’Intelligence Artificielle ?

C’est toujours la même chose avec les avancées technologiques. Ce qui importe c’est ce qu’on en fait. La technologie n’a pas d’éthique par définition. Je n’ai rien contre cela mais c’est un outil qui doit être bien utilisé. Elle a des capacités elle peut nous décharger des tâches rébarbatives comme elle peut aussi nous asservir. Personnellement avec mon métier de producteur je n’y ai pas recours, je fais appel à l’humain.

Tu regardes la télé ?

Très peu, je n’ai pas le temps. Je regarde en replay ou sur les plateformes. Il est très rare que je regarde ce que je fais.

Où t’imagines-tu dans quelques années ?

Mon but est que ce que je sème comme graine pousse. Je me vois toujours producteur et suivre le chemin que je prends aujourd’hui, la pensée autour de l’être humain sera encore plus approfondie. J’aimerai pouvoir creuser des choses que j’expérimente peu mais que j’exprime intellectuellement. 

Quel est ton lien avec Atlantis ?

J’ai découvert Atlantis avec la post-production quand j’étais sur les immersions. Quand j’ai cherché des bureaux, je suis venu ici assez naturellement. Il y a un bon environnement de travail et aussi comment ne pas évoquer Régis ! Il hameçonne le client avec bonne humeur à la Paillote comme personne !