Julie Grangeon a toujours voulu être reporter. Voyager et raconter des histoires sont ses passions mais surtout le travail avec les gens qu’elle aime.

Comment se passe la gestion d’un nouveau projet pour toi ?

Dès que je récupère une nouvelle création, je dois la faire passer du projet papier au concret. Mes référents sont Frédéric Pedraza (directeur général adjoint de TF1 production) et Othilie Barrot (directrice adjointe en charge des émissions de narration ), avec lesquels je travaille directement. Tout ceci passe par différentes étapes : il faut tout d’abord définir ce que l’on va raconter dans notre programme et ensuite réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour y arriver. Il faut donc mettre en place un planning, constituer les équipes et faire tout cela dans un budget donné. Pour cette dernière partie c’est avec Sovanna Mam (directrice des productions) que je travaille. Je lui expose mes besoins et nous devons trouver le moyen de faire en sorte que ces besoins rentrent dans le budget. Il y a toujours des solutions avec Sovanna !  Lorsque je ne fais pas de mise en place je suis productrice Post-production sur des access de TF1.

Quels sont les postes dont tu as besoin de t’entourer pour mener à bien un nouveau projet ?

Tout dépend du projet ! La base reste, en général, un chef de projet, un rédacteur en chef, des journalistes, des chefs OPV et OPS, des régisseurs et parfois un réalisateur. Côté post-production : un ou plusieurs chefs de projet, chefs d’édition et les meilleurs monteurs possibles… C’est le format qui définit l’équipe, on peut être moins de 10 personnes comme plusieurs dizaines. Une bonne équipe c’est le nerf de la guerre pour essayer de produire le meilleur programme possible.  Je travaille beaucoup avec Othilie pour cette partie de booking.

Quel est ton parcours ?

Après un DEA d’Histoire contemporaine à Nice j’ai eu l’opportunité de faire un stage sur l’émission Les maternelles sur France 5. Je voulais être journaliste, c’était une chance formidable d’intégrer cette équipe. J’ai appris énormément auprès d’eux. J’étais partie pour un stage de 3 mois et je suis restée 1 an. J’étais assistante de rédaction, puis j’ai eu la chance de faire mon tout premier sujet, je suis partie sur le terrain encadrée par une journaliste capée :  c’était sur la prévention de la délinquance des mineurs. C’était ma 1ère vraie pige, j’en menais pas large ! 

Du coup tu as continué dans la voie que tu souhaitais à ce moment là ?

Exactement. Après cette expérience, j’ai répondu à une annonce dans Libé, car Reservoir Prod cherchait des enquêteurs pourses émissions. Entre Jour après jour, ça se discute et Tout une histoire : je cherchais les témoins puis je tournais et montais des sujets de société, au bout de 2 ans, j’ai également travaillé sur le tout premier numéro de : Maison à Vendre, c’est d’ailleurs là que j’ai rencontré Othilie. Je suis restée plus de 3 ans à Reservoir et j’ai pu y apprendre le métier de « journaliste”. C’était une super période,  j’ai d’ailleurs gardé de nombreux amis de cette époque. Après une pause de 4 mois pour faire un tour du monde, on m’a présenté Thierry Guillaume et j’ai enchaîné sur plusieurs Pékin Express, d’abord en tant que journaliste puis en tant que rédactrice en chef.

Pendant tes tournages au bout du monde du as dû vivre des trucs de dingue ?

Ah oui ! On a vécu de sacrés moments, que ce soit en Egypte, où la tension était plus que palpable à quelques jours du printemps arabe.  Les pluies diluviennes en Inde qui ont causé d’impressionnants éboulements, bouleversant toute la course, ou encore la fois où la police indienne nous a pris pour des espions birmans à cause de téléphones satellites. Ils ont confisqué nos passeports durant quasiment 5 jours, donc nous étions tous bloqués à l’hôtel. Je peux vous dire que ça a joué à la belote ! Mais comme souvent sur les tournages les choses s’arrangent et  cela reste finalement des moments mémorables que tu vis avec toute l’équipe. 

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton travail ?

J’adore l’excitation des débuts et la satisfaction du produit fini, j’adore vérifier le PAD (prêt à diffuser) c’est ma passion secrète!! Et j’aime évidemment le fait de travailler avec les gens qui me sont chers. Sur les programmes pour lesquels je travaille en ce moment, je suis contente car nous avons vraiment les moyens humains et logistiques de faire de beaux programmes avec beaucoup d’exigence et de rigueur.


Tu connais Atlantis depuis très longtemps, tu es un peu à la maison ici ?

Ah oui ! J’ai connu le boulevard de la République avec Pékin Express. En fait nous avons tous grandi ensemble, je n’ai quasiment monté qu’ici en fait et j’aime l’atmosphère, l’accueil et les pains aux chocolats bien-sûr. Et surtout j’ai rencontré mon mari à Atlantis ! On peut dire que j’ai rencontré ma moitié rue Thiers 🙂 

Tu as toujours voulu faire de l’audiovisuel ?

Enfant j’étais fan de Tintin,  je voulais être journaliste, grand reporter. Et quand je regardais Envoyé Spécial présenté par Paul Nahon et Bernard Benyamin, ils remerciaient toujours le reporter, en le citant  à la fin du reportage. Mon rêve était qu’ils me citent un jour ! Bon ils n’ont jamais eu l’occasion de me remercier !! Mais je ne suis pas du tout frustrée, car j’ai découvert un tas d’univers : celui des grands chefs grâce à Top Chef, le patrimoine sur les Plus belles régions de France, et les différents programmes de télé du réel ou de télé réalité sur lesquels je me suis bien amusée. Aujourd’hui j’ai la chance de faire ce qui me plaît : raconter des histoires et voyager le plus possible ( même en France ).

Quelles sont les qualités d’un bon producteur artistique ?

Il faut apporter la couche supplémentaire. Il faut savoir “pimper” un programme. Je pense que ma valeur ajoutée, c’est le sens de l’édito. Par ailleurs, je suis passée par tous les postes; casteuse, journaliste, rédactrice en chef, chef de projet. Par conséquent, je connais les problématiques de chacun et je sais trouver les solutions. Et j’essaie de le faire dans la bonne humeur. Je pense que l’on obtient plus comme ça de ses équipes qu’en étant autoritaire.  Il faut aussi être très bien organisée. En ce moment je travaille sur une série de narration pour le groupe TF1 et chaque épisode en montage est un tétris de magnétos et j’adore jongler avec les post-it!