Entre la télé et la radio, Olivier ne s’arrête jamais. Il a pris le temps d’une interview pour nous parler de son parcours, de son quotidien et de ses projets.

Comment vois-tu ton métier ?

Je suis chanceux et privilégié. Vivre de sa passion est exceptionnel. Je me nourrie de mon travail et j’essaie d’apporter aux autres ce que je peux. La vie m’a vraiment gâtée à ce niveau là. J’ai des valeurs que j’essaye de transmettre aux téléspectateurs et aux auditeurs. Mon métier et ma vie sont un tout. Il faut être cohérent et je pense l’être.

Tu savais dès le départ qu’avec ton métier de journaliste, tu ne serais pas dans le factuel ?

Oui! J’ai fait l’institut pratique de journalisme et dès le début je savais que l’esprit “rédaction” ne me conviendrait pas. Déjà, j’ai toujours voulu faire de la télé, qui, pour moi, est LE média le plus porteur. À la sortie de l’école, j’ai rapidement commencé chez Dechavanne pour l’émission Ciel Mon Mardi et je suis devenu l’un de ses bras droits artistiques. J’ai beaucoup appris à ses côtés. Ensuite, j’arrive chez Karl Zero auprès de qui je me nourrie également beaucoup professionnellement. Après ces expériences en divertissement j’ai eu envie de changer et Laurence Ferrari m’a offert un retour aux sources avec le programme Lundi Investigation. Je travaillais aux côtés d’Alex Jordanov et Paul Moreira, des journalistes brillants.

Comment est née l’émission Dans les Yeux d’Olivier ?

Sur Lundi Investigation je faisais des sujets “chauds” en mode caméra cachée sur des spots de deal ou en prison…. Par conséquent, j’apparaissais souvent à l’image. Bruno Gaston, à l’époque directeur des programmes de France 4 , me propose alors d’intégrer une collection qu’il montait pour cette chaîne avec John-Paul Lepers. Nous nous partagions des 52 minutes en alternance. Mes films faisaient de belles audiences et avec Michel Morinière, le bras droit de Jean-Luc Delarue , nous avons réfléchi à la façon de pousser le concept. Nathalie Darrygrand, patronne du pôle magazines de France 2, m’a apporté beaucoup de soutien pour que j’incarne Dans les Yeux D’Olivier sur France Télévisions. Un rasta qui incarne un nouveau programme de société, il fallait que ça passe…

Comment créés-tu ce lien avec les témoins ?

Je reste moi-même. Que je sois dans mon travail ou dans ma vie privée, je suis exactement le même. C’est ce qui, je pense, fait que les témoins se sentent en confiance. Je reste quelqu’un de tout à fait normal. Je ne calcule absolument rien avec eux et c’est très important. Il faut que je reste raccord avec ce que je veux que les téléspectateurs voient. Également, dans l’équipe qui travaille avec moi, et pour certains, depuis longtemps, on observe les mêmes qualités. Je suis en contact avec la plupart des témoins de l’émission, d’ailleurs, ils ont tous mon numéro.

Tu arrives à te protéger émotionnellement de leurs histoires ?

Ce ne sont pas mes histoires. Elles leurs appartiennent. J’ai traversé des épreuves lourdes dans ma vie, je sais ce que c’est de chuter, d’être dans le désarrois et personne ne pouvait m’aider, Nous nous en sommes sortis seuls avec ma femme. Je les écoute et leur permet de témoigner mais je reste à ma place. Je partage leur parole.

Qui est ton oreille à toi ?

Ma femme, c’est elle ma première oreille, mes amis également. Il faut avoir cela, c’est important, mais je gère.

Tu animes la libre-antenne d’Europe 1 le soir du lundi au jeudi. Qu’est ce qui te plaît dans ce médias ?

J’aime l’instantané, le direct, le fait d’être sur le fil. C’est un médias avec lequel on progresse beaucoup. Il faut une maîtrise de la parole et beaucoup de concentration. J’admire beaucoup d’animateurs radio tels que Nagui ou Thomas Sotto qui ont le rythme, le ton et la réactivité. Au départ, je ne me sentais pas à la hauteur du défi mais je sens que je progresse et je suis plus à l’aise. La quotidienne est une adrénaline. J’adorerais que la radio prenne plus de place dans ma vie.

Tu voulais faire quoi quand tu étais petit ?

Je pense que j’ai toujours voulu faire un métier où j’allais rapporter l’information. D’ailleurs à 9 ans, j’avais monté une équipe de foot dans mon village près d’Evreux et nous jouions contre les deux autres villages. J’ai retrouvé, il n’y a pas longtemps, un journal que j’avais fait pour raconter les matchs. Comme quoi … c’était déjà là. À 20 ans, je voulais être avocat mais cela demandait trop de rigueur. J’ai passé un concours de journalisme que j’ai eu et c’est comme ça que tout à commencé.

La musique occupe une place importante de ta vie également ?

Je compose. J’ai écrit 4 albums avec un groupe et 3 autres en solo. J’ai toujours considéré que dans la vie il fallait faire plusieurs choses pour se sentir en vie.

Tu as peur du vide ?

Oui. J’ai besoin de faire beaucoup de choses, tout le temps. Avec le temps j’apprends à laisser plus de place à des espaces plus calmes aussi.

Quelle est ta journée type ?

Je me lève vers 10h30-11h00 et ma journée commence autour d’un café avec ma femme. C’est une heure précieuse. Ensuite j’attaque la journée avec rendez-vous, déjeuner et bureau. En fin de journée je fais du sport avec 7 km de marche intense. Vers 19h30-20h00 je fais une micro sièste pour recharger les batteries avant la radio. Quand je rentre vers 1h du matin , je mets beaucoup de temps à ce que redescende l’adrénaline, alors je dévore des séries ! En ce moment je suis en plein tournage de la saison 10 de Dans les Yeux d’Olivier pour une diffusion en octobre donc mes week-ends sont bien occupés par ces tournages.

Tu connais Atlantis depuis longtemps.

Oui ! Je faisais mes premiers montages avec Story Box dans les locaux d’Atlantis. J’aime cette idée de créer un lieu convivial pour les monteurs, les clients. Il y a le truc en plus ici ! Et aussi la Paillote où je viens régulièrement.

Quels sont tes projets, envies ?

Je travaille avec Save Ferries sur une collection de films qui adapteront certaines des histoires de mon émission. Nous avons travaillé sur 4 films. Ce que j’adorerais faire c’est de créer un format plateau qui donnerait la parole aux vrais gens. Une tribune à ceux que l’on entend pas. Les pontes, les sachants, on ne voit qu’eux. Il faut laisser la place aux citoyens qui vivent les choses, ce sont eux qui comptent.