À l’occasion de la sortie du nouveau jeu MAISONS DE RÊVE : Quel est votre prix ? , créé et produit par VIVA LA VIDA, nous avons rencontré Anthony Meunier producteur.

Comment décrirais-tu ton métier ?

Pour moi c’est avant tout un travail de chef d’orchestre, avec des équipes, des contenus et des dimensions très différentes. Du développement à la vente, puis à la production et à la post-production, jusqu’à la communication quand un programme arrive à l’antenne, mon métier m’amène à des dynamiques de réflexion hyper diverses, avec des rencontres et des interlocuteurs extrêmement variées. C’est une richesse et une chance inouïes de vivre ça dans son métier au quotidien.

Qu’est ce que tu préfères dans ton travail ?

J’adore les tournages. C’est la première fois que tu vois se concrétiser le travail de toutes les équipes et que toutes les dimensions de mes tâches se recoupent. Tu te bats pendant des mois pour convaincre un diffuseur, et quand le challenge est relevé, tu n’as qu’une envie, c’est de FAIRE. J’ai les
mains dans le cambouis à tous les niveaux sur les tournages, parce que j’adore ça, c’est très enthousiasmant.

Quelle est ta formation ?

J’ai fait Sup de Co Bordeaux et je suis arrivé à la télévision par hasard. J’étais dans ma première année d’études et quand je suis rentré à Nancy, ma ville d’origine, pour les fêtes de fin d’année, ma mère m’avait inscrit à un casting d’un jeu télé : À prendre ou à laisser ! Je suis resté 6 mois sur cette
émission ! J’ai adoré cette expérience, l’ambiance d’un tournage, et les coulisses de cet univers que je ne connaissais pas. Ca m’a permis de rembourser mon prêt étudiant, mais surtout de découvrir ce métier. En rentrant à Bordeaux après le tournage, j’ai écrit à toutes les boîtes de prod, tous les producteurs, toutes les chaînes, pour leur proposer de me prendre en stage. L’assistante d’Alexia Laroche-Joubert me contacte quelques jours plus tard pour me dire qu’Alexia, de passage à Bordeaux, souhaite me rencontrer et qu’elle a aimé ma lettre de motivation. On se rencontre, et je commence quelques jours après mon premier stage à la Star Academy en août 2005.

Tu y faisais quoi ?

J’étais stagiaire au château et je bossais avec Alexia Laroche-Joubert et Angélique Sansonnetti. C’était intense, nous travaillions jour et nuit, mais c’était magique ! Je suis ensuite arrivé chez Hervé Hubert en 2006 et cela fait aujourd’hui 15 ans que je travaille à ses côtés.

Tu penses qu’aujourd’hui pour un jeune qui voudrait se lancer en télé, envoyer des lettres de motivation cela fonctionne toujours ?

Bien sûr ! Il faut montrer qu’on est motivés pour apprendre et donner le meilleur de soi-même. Quand quelqu’un en face de vous est motivé, sait trouver les mots pour vous convaincre, et ne lâche pas l’affaire, c’est qu’il a quelque chose à vous apporter. Je suis super sensible à ces démarches
spontanées aujourd’hui quand j’en reçois.

Tu voulais faire quoi quand tu étais petit ?

Je suis fils de petits commerçants, mes parents et mes grands-parents avaient un petit supermarché, qu’ils ont fait grandir, où j’ai travaillé, et j’ai toujours voulu entreprendre. Je n’avais pas de domaine de prédilection, mais je savais que je voulais me diriger vers cela.

Quel est le programme le plus marquant pour toi ?

Pour moi c’est le Juste Prix en 2009, qu’on a lancé en access sur TF1. J’avais à peine 26 ans, Hervé Hubert m’a fait confiance, c’était un énorme barnum à gérer, avec une logistique inimaginable. Le lendemain de la première, nous avions une page entière dans le Parisien et le titre était « Des audiences stratosphériques ! ». On a rendu l’antenne à 7,3 millions de téléspectateurs avec des parts d’audiences dingues, presque 50% sur la cible commerciale, c’est un souvenir incroyable.

Ton meilleur souvenir de télé ?

Je pense que c’est quand nous avons reçu Itziar Ituño de Casa de Papel sur Mask Singer. Je venais de terminer la dernière saison de la série, et je me retrouve dans ma voiture avec Raquel Murillo, adorable, qui se met à me chanter la chanson qu’elle a choisie, la plus difficile parmi celles que je lui
avais proposées, et qui la chante aussi bien que Lady Gaga !

Qu’est ce qui te plaît le plus dans ton métier ?

Ce que je préfère c’est qu’à chaque changement de projet on rencontre des gens différents. C’est la partie enrichissante de notre travail. En fonction du programme, on a la chance de pourvoir découvrir de nouveaux univers et de rencontrer des gens qu’on n’aurait jamais rencontré autrement.

Quelles sont les qualités qui font un bon producteur artistique ?

Il faut une bonne capacité de travail, et savoir sentir ce qui fait vibrer le public en ce moment et ce qui va le surprendre. Mais surtout, il faut être capable de faire en sorte qu’à tous les niveaux de la production, tout le monde soit épanoui. Une bonne ambiance dans les équipes, ça fait ressortir le meilleur programme.

Qui sont les gens qui t’entourent ?

Hervé Hubert bien sûr, avec toute son expérience et le nez qu’il a pour repérer des formats innovants. Je travaille au quotidien sur toutes nos émissions avec Céline Martel, notre directrice des productions. Et également beaucoup avec Vanessa de Clausade sur du développement et des mises en place de nouveaux programmes. Depuis le lancement de Mask Singer, Marie-Christelle Øglænd nous a rejoint également, à la production artistique. Et Guillaume Maurice, avec qui nous avons lancé Cover Films il y a deux ans, une filiale spécialisée dans le documentaire, le reportage et le factual.

Quelle est ta journée type ?

Je n’ai vraiment pas de journée type ! Au-delà de la gestion quotidienne des affaires courantes, tout dépend de la période dans laquelle je me trouve : prépa, tournage, montage… C’est toujours différent. Je peux passer d’un petit-déjeuner avec une célébrité pour lui proposer Mask Singer à une réunion avec la compta, avant d’aller pitcher un nouveau programme chez un diffuseur, et de débarquer à 19h sur un tournage.

Tu aimes le montage? La post-prod ?

J’adore ça ! La phase montage est toujours hyper enthousiasmante. On se rend compte à ce moment-là de l’importance des uns et des autres sur toutes les étapes de fabrication, c’est l’aboutissement du travail de chacun. La post-prod te fait te rendre compte que la télé c’est de l’artisanat, et que beaucoup de gens travaillent, chacun est le maillon d’une longue chaîne et tout le monde a une importance capitale.

Quel est ton lien avec Atlantis ?

Atlantis c’est pour moi beaucoup de souvenirs, beaucoup de bons moments. C’est toujours la dernière ligne droite donc ce sont des moments très excitants. C’est la dernière étape pour livrer le meilleur programme possible, jusqu’au fameux PAD, parfois quelques heures avant la diffusion.

Cette fin de semaine sort le programme MAISON DE RÊVE, comment est née cette émission ?

J’ai toujours eu une passion pour les jolies maisons quand j’étais gamin, j’adorais découvrir l’intérieur de maisons extraordinaires. L’idée d’en faire un jeu m’est venue pendant des vacances en Grèce il y a deux ans. Le pitch était super simple : on donne les clés d’une maison de rêve à trois couples de candidats, ils peuvent tout visiter, en profiter, tout tester, et ils doivent estimer son prix au plus près pour décrocher un Jackpot et revenir dans l’épisode suivant. L’émission est arrivée à l’antenne d’abord en Belgique, maintenant en France à partir du 18 avril sur TFX, et elle est optionnée dans une dizaine de pays donc je suis ravi !

C’est quel genre de programme ?

C’est un jeu super feel good ! J’ai tourné un pilote rapidement après avoir eu l’idée, à mon retour de vacances, et on a vu tout de suite que ce que vivait les candidats, et les équipes aussi d’ailleurs, était génial. Du rêve, du soleil, une compétition bienveillante, tout ce dont on a besoin en ce moment !

C’était important que ce soit un jeu pour toi ?

Très ! Le jeu donne plus d’interactivité avec le téléspectateur. Non seulement ça crée du suspense et de l’enjeu mais ça t’implique. Dès qu’on te dit qu’il faut deviner le prix, tu as un avis et tu as envie de savoir si tu as raison ou pas.

Tu as développé ce programme en vacances, tu n’es jamais au repos ?

Ce sont des métier-passion. On est toujours en train de réfléchir, mais il y a une grosse part de plaisir dans tout ça.

Tu as des envies pour le futur ?

Dans un futur proche, aller voir MAISONS DE RÊVE prendre forme à l’étranger, ça me dirait bien ! C’est assez génial ce process par lequel tu apportes ton expertise à des producteurs à l‘étranger parce que tu connais un format, pour l’avoir déjà fait, et en même temps tu te nourris de leurs
propres idées et réflexions.