Any May aime l’idée d’avoir plusieurs vies ! De monteuses à pâtissière en passant par couturière, cette hyperactive ne s’arrête jamais.

Comment décris-tu ton métier ?

Mon travail consiste à mettre en forme une émission. Il ne faut pas oublier que nous partons d’un produit brut. Il faut ensuite créer la cohérence et l’équilibre. Chaque émission a son style.

Tu as toujours voulu faire ce métier ?

Je suis originaire de Lyon et quand j’avais 15 ans, mon père a acheté un caméscope. J’ai alors commencé à monter nos films de vacances sur Adobe Premiere. J’ai tout appris par moi-même. Ça a été une révélation et c’est devenu une vraie passion. Au lycée, j’ai participé à un voyage scolaire pour visiter les camps d’Auschwitz en Pologne, organisé par mon professeur d’histoire. Peu d’élèves avaient pu partir alors j’ai filmé et monté un petit film pour le montrer à ceux qui étaient restés. Je sortais donc du cadre des films familiaux et c’était pour moi une forme d’exposition que de montrer ce film à mes camarades de classe. Mon prof l’a adoré, à un tel point qu’il l’avait fait passer à Simone Veil ! Quelle chance incroyable. Un ancien déporté m’a même contactée pour me rencontrer, me disant à quel point ce film l’avait touché. Je ne m’attendais pas du tout à ce genre d’engouement, mais ça m’a donné encore plus envie de persévérer dans ce domaine. Un jour, en parlant orientation post-bac avec mon parrain, il m’a fait réaliser que le montage était aussi un métier. Ça a été une révélation ! Et si je pouvais faire carrière dans le domaine de ma passion ? Je me suis donnée les moyens d’y arriver. 

Tu as quelle formation ?

J’ai fait un BTS audiovisuel à Montbéliard en option montage (promotion 2005). Je suis montée sur Paris deux mois après pour mon premier boulot au château de la Star Academy. Je devais assister de nuit les monteurs pour qu’ils puissent se reposer. J’ai fait de l’assistanat pendant 2 ans, puis j’ai eu ma première pige sur la saison 1 de Secret Story (le prime). J’ai donc été formée par la très exigeante école de la télé-réalité de flux qui nécessite beaucoup de technique et de rapidité. La meilleure ! Puis très vite j’ai été appelée par d’autres émissions. Le plus difficile est de faire ses preuves dans ce métier. 

Ça te passionne toujours autant ?

Oui, j’aime le fait de raconter des histoires. C’est un peu comme un sac de noeuds qu’il faut ranger et organiser. Il faut rendre tout cela beau et cohérent. Je suis plutôt une monteuse édito, ce qui me plaît c’est de partir d’une page blanche et écrire l’émission. 

Quelle est ta journée type ?

J’aime me lancer directement dans le travail en arrivant le matin. Jamais de pause café pour moi ! Je discute avec mes collègues dans le cours de la journée. C’est une des grandes richesses de notre métier : pouvoir côtoyer autant de personnes. Quand j’arrive sur une émission, je regarde le programme de référence pour m’en imprégner, puis il y a la phase de dérushage et la construction éditoriale. Je fais ensuite l’image et je pose la musique après. J’imagine la musique mais je ne la pose pas au fur et à mesure.

C’est quoi ta phase préférée ?

Chaque étape a son importance. L’édito permet de donner un sens, poser des illustrations permet de rendre plus lisible et de magnifier, et mettre en musique accompagne et donne de l’intention au propos. Je m’amuse dans toutes ces étapes ! 

Tu travailles sur quoi en ce moment ?

Je travaille sur Le meilleur Pâtissier. Ça fait 4 ans que je fais partie de l’équipe, aussi bien sur la version des amateurs, que les spéciales Noël, celles avec les amateurs, les professionnels et la deuxième partie de soirée (PS2)…

La pâtisserie d’ailleurs, c’est aussi une passion chez toi, tu nous racontes ? ?

Oui une passion qui prend de plus en plus de place dans ma vie ! J’ai toujours fais des gâteaux avec ma mère. Petite, j’étais préposée aux bûches de Noël. Chaque année j’essayais de nouvelles recettes, formes etc… C’était mon défi et j’adorais me surpasser ! Puis j’ai continué dans les gâteaux pour toutes sortes d’occasions. Il y a 8 ans j’ai fait mon premier cake design à l’occasion de l’anniversaire d’une amie. Tout le monde a adoré et cela m’a donné envie d’aller encore plus loin. J’ai acheté beaucoup de matériel et j’ai pris un cours pour apprendre les bases du cake design. Je postais mes gâteaux sur les réseaux sociaux et c’est comme ça que j’ai commencé à avoir des commandes. Ma première commande de gâteau date de 2016, un gâteau pour 60 personnes sur 3 étages ! C’était beaucoup de stress. Je ne voulais pas décevoir, il fallait que tout soit PARFAIT ! Mais j’aime avoir des commandes. C’est toujours un défi parce que les personnes ont des attentes précises. À moi de les satisfaire, tout en les surprenant ! Je ne fais jamais deux fois le même gâteau exactement. Mes tests sont goûtés par mes proches et moi-même. Je suis très gourmande, j’adore manger des pâtisseries alors je suis la plus exigeante de mes testeurs !

Suivez les merveilleuses créations d’Any :

http://www.instagram.com/any_sweet_cake

Et tu arrives à lier ton métier de l’audiovisuel à celui de la pâtisserie en plus ?

Tout à fait. La semaine je monte des émissions TV et le week-end je pâtisse ! Ça m’arrive aussi de pâtisser le soir après le boulot. Je prends de plus en plus confiance en moi. Aujourd’hui j’arrive même à me filmer et monter des vidéos en timelapse de la réalisation de mes gâteaux ! Là je lie mes deux passions : le montage et la pâtisserie !

Tu ne penses pas qu’il y a des qualités communes entre le métier de pâtissier et celui de monteur ?

Oui. Il faut de la minutie, de la patience et un grand sens artistique et créatif.

C’est toi qui a voulu être monteuse sur le pâtissier ?

J’avais vraiment envie de travailler sur cette émission mais c’est arrivé par hasard et je suis ravie. Je me sens bien dans l’équipe. Ma vie professionnelle a fait que j’ai travaillé sur pas mal de programmes culinaires : Top Chef, La Meilleure Boulangerie de France ou encore Dans la peau d’un chef (avec Christophe Michalak). Avec nos métiers, nous apprenons tous les jours et là, pour moi, encore plus car je récupère quelques “tips” cuisine sur le programme 🙂

Comment vois tu ton futur ?

J’ai le projet de quitter Paris dans quelques années pour ma Savoie d’origine, et créer mon entreprise de gâteau sur-mesure, à la commande. J’ai réussi une première fois à faire de ma passion un métier avec le montage. Pourquoi ne pas re-tenter l’aventure dans un tout autre domaine ? J’aime l’idée d’avoir plusieurs vies.

Comment organises-tu ta vie avec ce rythme de pâtisserie, de montage et de maman ?

C’est sport ! Je ne me pose pas ! En plus, je fais de la couture, du sport, du jardinage… (rires) Je me réserve toujours quelques moments à passer avec mon mari, ma fille et ma belle-fille mais j’ai un réel besoin de créer, d’apprendre de nouvelles choses, et je me lance avec passion dans tout ce que j’entreprends. Je suis de la génération des réseaux sociaux. C’est une mine d’or pour partager, trouver des idées, des inspirations, des conseils, etc. 

Quels conseils donnerais tu à un jeune qui veut faire de l’audiovisuel ?

Je lui conseillerais de beaucoup discuter avec les monteurs pour acquérir la meilleure méthode de travail. Aujourd’hui les délais de montage sont réduits alors il faut être efficace. Nous avons la chance de travailler dans des domaines qui nous passionnent. Il faut provoquer sa chance et se lancer des défis pour progresser.

Quel est ton lien avec Atlantis ?

Clairement, c’est ma seconde maison depuis plus de 10 ans. C’est comme chez moi. J’ai bossé à tous les étages et sur tous les sites. C’est toujours un plaisir. On se sent bien et de toutes les boîtes de post-production c’est celle où on se sent le mieux !