Accorder les besoins et les désirs pour produire de beaux programmes tout en gardant des budgets et une logistique cohérents : c’est le travail quotidien de Jérôme.

Quel est ton métier ?

Je suis directeur des productions. J’élabore les budgets des émissions que Jean-Louis Blot, le Président Warner Bros. France propose aux diffuseurs. Je dois ensuite tout mettre en œuvre pour tenir ces budgets. Trouver les bons prestataires, embaucher les intermittents, optimiser les plannings de préparation, de tournage et de post prod…

Quel est ton parcours ?

J’ai commencé ma vie professionnelle dans la grande distribution chez Décathlon puis PPR (Pinault Printemps Redoute). J’ai été directeur des services généraux de Décathlon Wagram puis de Citadium. Et, en janvier 2001, je suis rentré par hasard en prod télé. Cela fera 20 ans l’année prochaine.

Comment es-tu passé de la grande distribution à la télé ?

Je suis un ami d’enfance de Benjamin Castaldi. En 2000, alors qu’il allait présenter le Loft, il a monté sa boite de production et m’a alors proposé de le rejoindre pour gérer la partie structure de sa boite. Ce moment correspondait à une envie de changement de mon côté. C’était une belle opportunité et nous avons travaillé ensemble pendant 7 ans. Je suis ensuite passé chez Banijay, Shine et aujourd’hui Warner.

C’est un univers qui te plaît ?

Nous avons la chance de travailler dans un environnement plutôt fun. Il faut savoir apprécier cela. Nous faisons de beaux métiers au sein d’un milieu privilégié. C’est important d’en avoir conscience.

Comment s’organise ton travail ?

Une partie très importante de mon travail consiste à la rédaction des budgets. Ce n’est pas ce qui prend le plus de temps mais c’est la pierre angulaire de mon métier. Tout en dépend. Un budget mal fait et une prod peut devenir un enfer. Je travaille étroitement avec les équipes du développement qui ont réfléchi au concept et avec Renaud (Rahard ndlr), notre directeur des programmes qui est le garant du contenu du programme. Nos approches et nos contraintes sont très différentes et il faut trouver le bon équilibre entre les désirs de l’édito et la réalité économique et logistique d’une production. Ensuite, j’ai une équipe extraordinaire de chargé(e)s de production et d’assistant(e)s qui font tout pour que ce fragile équilibre tienne jusqu’à la livraison du dernier PAD. 

Qu’est ce qui te plait le plus dans ton métier  ?

L’imprévu et toujours trouver une solution. C’est aussi l’incroyable diversité des situations que nous rencontrons qui me plaît. D’installer un plateau dans les Mines de Oignies au Château de Chantilly puis partir suivre Vincent Lagaf en Mongolie par -30° ou encore investir le Stade de France avec Teddy Riner… et entre tout cela, il y a le quotidien des Mamans, des Familles nombreuses ou des Camionneuses… c’est juste dingue.

Tu pars souvent sur les tournages ?

Non, en général je pars sur les premières, les émissions spéciales ou les primes. C’est toujours l’occasion pour moi de pouvoir échanger avec les prestataires en plus.

Ton bureau est décoré de pas mal de photos de sport. C’est ta passion ?

J’ai la chance d’avoir un bureau avec une super vue chez Atlantis. C’est vraiment agréable. Mes photos de sport sont de vraies photos d’archives, elles me suivent. Ce sont de belles énergies.

Tu voulais faire quoi quand tu étais petit ?

Comme beaucoup de gosses… Pompier. J’ai d’ailleurs fait mon service militaire à la BSPP (brigade des sapeurs-pompiers de Paris) à Dauphine. Je me suis vite rendu compte que c’était trop militaire pour moi.

Avec qui travailles-tu ?

Je travaille avec Christine (Maillard) pour ce qui est financier. Je commence d’ailleurs la plupart de mes journées avec elle autour d’un café. Quand une émission est vendue je vois tout de suite Déborah (Fazel) pour bien maîtriser le concept du programme, ensuite, je travaille avec Renaud (Rahard) pour toute la phase de “compromis” 🙂

C’est quoi ton meilleur souvenir professionnel ?

J’aime tous les premiers jours de tournage. Ce sont des moments où le travail d’équipe et l’aboutissement de ce qui a été prévu en amont se voit. Ce sont les 6 mois de travail qui sont récompensés.

Qu’est ce qui fait un(e) bon(ne) directeur(trice) de production ?

C’est un métier qui demande beaucoup de rigueur et d’organisation. Il faut aussi avoir une ouverture d’esprit, de la tolérance et de la souplesse car il faut gérer entre ce qui est faisable et ne l’est pas. Il faut trouver des compromis qui puissent satisfaire tout le monde.