De la technique à la production, Michael aime la rigueur et la bienveillance qui font de son métier ce qu’il aime pardessus tout.

Quel est ton métier ?

J’oscille entre directeur technique et directeur de production. L’un se rapproche de la planification, de la gestion et du budget d’une émission. L’autre est une gestion budgétaire également mais concentré sur la technique. Selon moi pour avoir une bonne légitimité dans l’un, il faut connaître l’autre.

Dans quel domaine t’épanouies-tu le plus ?

J’aime la direction de production.

Pourquoi ?

Car cela correspond plus à mon caractère. J’aime encadrer des équipes. Il y a un échange, un partage et un côté famille dans ce métier que j’appréhende mieux en production. Il y a beaucoup de bienveillance, en tout cas il en faut.

Quelle est ta formation ?

J’ai commencé dans la grande distribution. J’ai fait cela pour faire quelque chose. Un jour, un ami, qui était exploitant de salle de cinéma m’a proposé un boulot. Pour un premier job c’était le rêve : des projections presse, le cinéma…. Parallèlement à ça un collègue me dit qu’il cherche des gens pour des évènements dans le spectacle. Nous étions alors en 1998, c’était l’époque de la coupe du monde et je me retrouve à ouvrir le chemin sur les Champs Elysées au défilé des géants. J’avais derrière moi la FIFA, les enfants, les délégués etc… Cette société me propose par la suite d’autres missions dont pas mal de défilés haute couture. J’ai alors la chance de travailler en road pour Dior et d’autres maisons prestigieuses. Parallèlement à ça j’ai toujours mon CDI au cinéma.

Et tu n’as pas envie de bifurquer totalement en évènementiel à ce moment là ?

Alors … la vie s’écrie comme elle doit s’écrire mais il se passe un chamboulement personnel très important dans ma vie. J’était en train de bosser au cinéma quand je me suis fait braquer ! Je me fais tirer dessus deux fois pour la caisse. Evidemment c’est un changement. Je sors de cette période et je dois reprendre le boulot, le cinéma avait fermé entre temps et mes contacts dans l’évènementiel me proposent à nouveau de travailler pour eux. Ils me mettent sur des choses différentes : la lumière, les accessoires, la technique.

Tu apprends de nouveaux métiers ?

Je pense que quand tu as envie d’apprendre ça se voit. enfin, c’était mon cas et je me suis vu confier de plus en plus de missions en régie et je me retrouve à travailler pour l’émission Incroyable Talent à la régie plateau. C’est un gros barnum, les artistes ont besoins d’accessoires en tout genre. C’était passionnant. J’ai à ma charge toute la régie technique du plateau. J’y suis resté 10 ans. On me confie de plus en plus de responsabilités. Je décide de monter une boîte avec 2 associés avec qui je gère de la grosse production.

C’est quoi le plus gros évènement que tu as à l’époque ?

Ah c’est marrant ! J’ai un russe milliardaire qui a payé l’Olympia à sa femme avec Alain Delon en maître de cérémonie pour un concert qu’elle a donné. Ensuite je fais pas mal de mode, des montage techniques lourds de nuits avec des délais de modes assez shorts …

Tu fais ça pendant longtemps ?

Assez, puis j’ai eu envie de nouveautés et j’arrête. J’arrête sans but précis. De là m’appelle la production de Danse avec Les Stars et je commence avec eux sur la Saison 5. Je rencontre Cédric Lacolley avec lequel je travaille et nous formons un binôme complémentaire. Lui est à la direction de production et moi à la direction technique. Nous nous connaissons bien, on échange beaucoup. Il supervise l’ensemble du projet et je gère l’exploitation plateau en mode carte blanche en respectant les budgets attribués et les demandes artistiques. Nous travaillons ensemble depuis 2015/2016. Ça fonctionne bien. 

Quel est ton plus fort souvenir de Danse avec Les Stars ?

Le 13 novembre… Nous étions en direct le lendemain… et avons dû gérer les émissions suivantes avec un dispositif de sécurité exceptionnel. Je me retrouve sur un canal talkie-walkie Wlakie à fréquence seul car j’ai la gestion de la sécurité. Il faut tout revoir avec les prestataires, c’est compliqué.

Comment vis tu ce moment après ce qui t’es arrivé dans ta vie ?

Pour moi c’est de la résilience. J’ai beaucoup de recul. La vie doit toujours continuer et depuis mon histoire j’apprends à relativiser.

C’est une des qualités importantes du métier de direction de production ?

Oui ! il faut du recul ! Du sang-froid. Et surtout garder en tête que nous faisons de la télévision. Il y a des enjeux plus lourds dans la vie.

Tu ne travailles que sur des plateaux ?

Je fais un peu de télé-réalité aussi. J’ai pas mal travaillé pour Banijay sur la saison d’été des Marseillais. C’est une respiration pour moi car c’est en extérieur, ça change des plateaux.

C’est quoi un bon directeur de production pour toi ?

Il faut avoir le sens de l’organisation et savoir anticiper. Mon parcours me permets d’avoir une vue technique d’ensemble géniale. Il faut bien connaître les prestataires et savoir déléguer et partager. Il ne faut jamais se substituer aux autres mais évoluer ensemble. Surtout, il faut de la bienveillance, c’est ce qui créé une émulation et qui donne envie à tous de travailler. Le côté famille est important. Il y a des familles qui se crées dans toutes le productions. C’est une notion essentielle.

Quel est ton meilleur souvenir de plateau ?

J’étais assistant de plateau pour Carson Prod et nous avions Céline Dion comme invitée. Avant de rentrer sur le plateau pour chanter, elle se mets en position “Céline” face au plateau, je suis derrière elle en backstage et là, elle se retourne vers moi pour me demander si son pantalon ne lui fait pas de grosses fesses ! Un moment exceptionnel ! Forcément !

Quelle est ta journée type ?

Je check mes mails le matin, je vérifie les choses à traiter. Très souvent, je prends ensuite contact avec des prestataires. Quand je suis sur une mission technique je pars rapidement sur le montage. En production j’ai pas mal de temps sur le contrôle budgétaire, la gestion des embauches avec les chargées de productions .

Tu es sur quoi en ce moment ?

Je suis sur Ensemble on Bricole avec Atlantis en tant que directeur de production. Une nouvelle famille qui se forme comme sur chaque production ! C’est super, il y a une belle osmose, une belle équipe.

Tu as des envies ? Des Projets ?

Je me laisse porter par les propositions et les projets. Là je viens de terminer une formation de pilote de drone. C’est une chance de faire ce métier et je prends beaucoup de plaisir à travailler.