Laura est passionnée par son métier et par les gens. Découvrez son parcours, son équipe et ses anecdotes de tournage.

En quoi consiste ton métier pour cette émission ?

Il faut chercher des idées originales pour une émission qui a déjà 30 ans. Il faut savoir se renouveler et convaincre la chaîne des sujets que nous aimerions produire avec mon équipe. Certains sujets sont également des commandes. Lorsque le sujet est validé par la chaîne, mon travail consiste à m’assurer du meilleur casting possible de témoins, à trouver le bon réalisateur, à préparer et suivre les tournages avec ce réalisateur ainsi que le montage. Enfin, le dernier volet de mon métier est de respecter le budget alloué à l’émission. Entre les tournages à l’étranger, l’utilisation des fronts de plus en plus fréquente, etc… Le budget est un travail d’équilibriste, il faut trouver le bon dosage et ça, je ne peux le faire que main dans la main avec la prod et notamment avec Laetitia Sylvestre. Mes référents chez TF1 sont Pascal Pinning (directeur des magazines d’information chez TF1) et Olivier Escriva (rédacteur en chef adjoint des magazines chez TF1). Nous échangeons régulièrement.

Qui sont les personnes qui constituent ton équipe ?

Je suis entourée de 2 enquêtrices : Marine Chassang et Eugénie Cohen. Elles ont la tâche principale de trouver les profils qui feront les bons sujets. C’est sur le casting que nous donnons envie. Un bon casting, c’est le nerf de la guerre. J’ai également un noyau de réalisateurs avec lesquels je travaille. Ensuite, il y a le montage, souvent avec Rodolphe Zagoury en tant que chef monteur. Nous avons environ 10 sujets de 60 minutes à produire par an. Un sujet prend en moyenne 4 à 12 mois pour être fabriqué. Ce sont de véritables aventures humaines. Dans Grands Reportages, nous suivons toujours des étapes de vie importantes des gens et ceci avec bienveillance.

Des liens se tissent forcément avec les gens alors ?

Ah oui ! J’ai même des témoins qui sont devenus des amis. Par exemple, pour le sujet : Métiers de rêves, je suivais un archéologue qui nous a emmené sur un site en Sicile car il pensait y trouver un théâtre antique. Après plusieurs semaines de recherches, et au moment où il se résignait à penser que le théâtre n’y était pas, nous tournions des plans de coupe au drone quand il s’est mis à crier de joie à la vue d’un gradin enfoui sous terre. Ce sont des moments uniques à partager. Depuis nous sommes toujours restés en contact. Et des liens comme celui-ci, j’en ai tissé des dizaines et des dizaines ces dernières années. C’est la plus grande richesse du métier de journaliste !

Tu voulais faire quel métier quand tu étais petite ?

J’ai la chance de faire le métier dont j’ai toujours rêvé. C’est l’émission “Faut pas rêver” d’ailleurs qui m’a donnée envie de devenir journaliste. Pendant mes vacances, petite, je prenais le guide du routard et avec un faux micro je jouais à la présentatrice. Puis je faisais des exposés écrits sur mes voyages en me racontant que c’était des articles.

Quelle est ta formation ?

J’ai fait des études de théâtre et journalisme, mes deux passions. J’ai pris des cours de théâtre au cours Simon, j’ai fais une fac d’histoire, puis l’EFAP. J’ai vraiment hésité entre le théâtre et le journalisme. J’ai eu la chance de faire un stage aux côtés de Maria Roche chez Réservoir Prod pour l’émission Le Cours Florent ! Mes deux passions étaient réunies en même temps, c’était génial. Je suis finalement restée dans le journalisme. Là bas, je travaillais également avec Tania Faure qui m’a proposée un documentaire sur les coulisses de C’est mon choix, ce fût mon premier job ! Je suis arrivée ensuite chez Courbet (Quai Sud Télévisions). Je travaillais pour Sans Aucun Doute avec Camille Robiaud. Par la suite, j’ai commencé chez TF1 Prod pour Enquêtes et Révélations, 90 minutes enquêtes et TF1 Reportages et cela fait aujourd’hui 3 ans que je suis rédactrice en chef pour TF1 Prod de Grands Reportages.

Comment organises-tu tes journées ?

Je gère mes journées et mes semaines en fonction des urgences. Je dois suivre les montages, valider des profils de témoins avec mes enquêtrices et préparer les tournages avec les réalisateurs et débriefer avec eux à leur retour de tournage. J’arrive le matin vers 9h00 chez TF1 Prod. J’ai ma “to do list” et j’avance au fur et à mesure des priorités. Je fais pas mal d’allers-retours avec Atlantis forcément pour voir comment se passe les montages et je vais en mixage également.

Qu’est ce qui te plaît le plus dans ton travail ?

C’est une question difficile. Déjà, j’adore quand les enquêtrices me racontent une histoire dans laquelle elles croient. Quand j’arrive au bureau et qu’elles me disent : on a une histoire de fou… forcément ça motive ! En fait, j’aime tous les échanges de construction du sujet. Quand nous sommes en train d’élaborer le séquencier, puis le plan de montage. Toutes les réflexions qui mènent à l’évolution de la narration d’une histoire m’intéressent. On a toujours une forme de nostalgie à la fin du montage, à la phase de mixage. Comme une fin de colonie de vacances sur le quai de la gare.

Le lien avec les équipes est primordial pour toi, n’est ce pas ?

Il y a beaucoup de feeling dans ce métier. Lyane, avec qui je travaille, qui est arrivée en stage à TF1 Prod par exemple, avait ce truc en plus que j’ai senti tout de suite. Je l’ai mise en renfort sur un sujet et, quand j’ai découvert ses rushs, j’ai vu qu’elle avait compris exactement ce qu’il fallait ramener. Elle a toute ma confiance et elle a su se rendre indispensable dans la rédaction et est devenue un vrai couteau-suisse. Elle vient de terminer son premier sujet en tant que réal pour nous. Avec Rodolphe, un des monteurs avec lequel je travaille le plus, il nous arrive même d’échanger avant de partir en tournage. En fonction du sujet, il peut avoir une idée de montage qu’il faudra que nous anticipions sur le tournage. C’est une véritable cohésion d’équipe. Il faut beaucoup d’humanité et de bienveillance dans notre métier, avec les équipes et avec les gens qui vont nous raconter leur histoire. C’est vraiment ce qui me plaît.

Quel a été ton reportage le plus marquant ?

C’était un film pour Enquêtes et Révélations sur la folie psychiatrique. J’ai fait un mois d’immersion avant d’être acceptée par le personnel hospitalier et les patients de l’UMD (Unité pour Malades Dangereux) de Villejuif. Ma première interview sur place était avec un jeune homme… cannibale. Je n’oublierai jamais.

Quel est ton lien avec Atlantis ?

Atlantis c’est le moment de la découverte du sujet. C’est le moment où l’image et le son prennent vie. C’est toujours excitant quand on m’appelle pour venir en post-prod. J’ai passé des jours et des nuits en montage chez Atlantis et ce n’est jamais désagréable. On a la vue sur la Seine, c’est vraiment inspirant. Ici, il suffit de monter dans l’ascenseur pour activer son réseau social, c’est génial, on croise tout le monde. On a pas toujours le temps de voir les copains de la télé alors ici c’est vraiment pratique. Surtout, j’ai mon équilibre Yoga/Pilates avec Atlantis Bien-être ! Je ne loupe jamais un cours.

C’est quoi une bonne rédactrice en chef selon toi ?

Il faut aimer l’émission pour laquelle on travaille. Il faut toujours avoir envie de l’améliorer, de la sublimer. L’équipe avec laquelle on travaille est importante et il faut être en osmose. Il faut être présent pour les équipes d’un point de vue professionnel et parfois aussi personnel. Les réalisateurs passent beaucoup de temps en tournage et, au son de leur voix au téléphone quand on se fait un point, j’essaye de ressentir si ça va ou pas. J’ai vraiment la chance de travailler avec une équipe que je respecte et que j’adore.