Thierry Guillaume produit l’émission Pékin Express depuis 2008. Ce passionné de voyage et de découverte travaille sur un terrain de jeux dont le décor ne cesse de changer.

Quel est ton métier ?

Je suis producteur, en fait je suis même “producteur-artisan”. J’ai la partie classique de mon métier, à savoir gérer du planning, du budget et vendre des programmes mais surtout je suis un fabricant. C’est très important pour moi. Je tiens vraiment à garder cet aspect de mon métier, ce qui m’amuse c’est de fabriquer. J’aime être au coeur de ce qui se passe et des étapes de fabrication d’un programme.

Quel est ton parcours ?

J’ai commencé la radio en Lorraine à 14 ans. Après le lycée, j’étais tous les jours à la radio. J’ai su très vite ce que je voulais faire plus tard. Le lendemain de mon bac, je suis allé directement à la radio, puis ensuite j’ai commencé chez RTL9 au Grand-Duché de Luxembourg. Très vite, je suis passé d’assistant à animateur/producteur. Je créais des programmes que je présentais. J’ai ensuite fait 10 ans chez RTL radio et quelques émissions pour France 2, France 3 et TF1 en tant qu’animateur, puis, je suis reparti dans la prod. J’ai commencé chez Endemol, sur Opération Séduction aux Caraïbes. Ensuite, après un an et demi chez M6 à la direction des divertissements, j’ai créé ma boîte de production. En fait, je ne suis pas fait pour les bureaux !

Quel a été ton premier programme en tant que producteur ?

C’était le Camp des fortes têtes, tourné au Canada. Finalement, j’ai toujours travaillé sur des programmes pour lesquels je partais au bout du monde. Quand j’ai commencé, je ne savais pas que c’était ce que j’aimais. En 15 ans d’existence de ma société, j’ai travaillé sur des programmes très variés : Top Model, Pékin Express, Un trésor dans votre maison, Wild etc…

C’est quoi un producteur de programmes d’aventure ?

La base est toujours classique : un format, une vente, un budget, un planning et des équipes. Il y a le casting, le tournage et la post-production. C’est le socle. Sur un programme d’aventure, le terrain de jeux a un décor qui change constamment, nous ne sommes pas sur un plateau. On se retrouve parfois sans maîtrise, ça ne roule pas toujours comme on le voudrait. Il faut faire avec les caprices de la météo, les imprévus. Il y a parfois en tournage une réécriture, notre savoir-faire est en constante ébullition. Dans mon métier, ce qui m’intéresse c’est de me mêler de tout ! Je vois le casting, l’écriture, la route. J’interviens sur tout et c’est ça qui m’amuse !

Comment se prépare l’émission Pékin Express ?

En premier lieu, il y a le choix du lieu de tournage et de la route. Je structure ensuite les étapes, puis, quelqu’un part en repérage. Il faut vérifier que tout rentre, vérifier la structure des épisodes. Il ramène des planches de tendances.

Ici c’est Thomas Barnéoud, producteur artistique qui s’en charge. Ensuite on voit les jeux. Ils changent tous le temps car ils sont inspirés par le pays. Il y a une véritable pédagogie sur Pékin Express, c’est l’ADN de cette émission : de la course et de la découverte. Chaque jour a son lot d’imprévus, inondations, problèmes de route, on pilote le programme en cours de tournage. Pendant la phase de montage, je suis là tous les jours.

Tu ne te lasse jamais ?

JAMAIS ! Comme les équipes changent, je suis la mémoire du programme. En 15 ans, il y a eu plein de journalistes, de cadreurs et de monteurs !

Quels postes composent la team Pékin Express ?

Des créatifs, un rédacteur en chef, un réalisateur, des monteurs réalisateurs, des journalistes. Avec le réalisateur, je travaille en échange permanent. Sur le tournage, je suis dans une voiture avec le rédacteur en chef, le producteur artistique. On est au courant de tout en simultané. Mon bureau, c’est une voiture pendant Pékin.

Qu’est ce qui te plait le plus dans ton métier ?

En premier lieu, les gens. Et ensuite c’est vraiment de raconter des histoires.

Ton meilleur souvenir en tant que producteur ?

Je dirais que c’est Wild. C’est une véritable fierté que d’avoir écrit seul dans mon bureau un programme, de l’avoir vendu et diffusé. Cette émission représente le coeur de l’objectif de mon métier. Après, mon souvenir le plus vibrant a été le démarrage de la saison 6 sur Pékin ! Nous étions sur une saison avec des VIPS et nous nous sommes retrouvés coincés par des éboulements de terrain la veille du tournage au milieu de l’Himalaya. Vous imaginez : il est 18h, la veille de tournage et les chauffeurs qui stoppent tout. Là, j’ai joué la séquence : j’ai demandé à ce que l’on commence à tourner tout de suite. C’était dingue ! Quand la réalité remplace ce qui a été écrit, il n’y a rien de meilleur. Tous les ans, il arrive des trucs fous. Il faut savoir rebondir. C’est une vraie illustration de mon rôle sur le programme.

Quel est ton lien avec Atlantis ?

Ça fait 10 ans que je bosse ici. J’ai connu Atlantis à ses débuts, j’ai trouvé les lieux confortables et performants alors j’y suis toujours. J’ai mes bureaux pas loin, c’est assez pratique. Je passe la moitié de la journée chez Atlantis et l’autre au bureau.

Que préfères-tu entre le tournage et la post-production ?

Je n’ai pas de préférence. Les équipes et les pays changent. Je maîtrise la mécanique, c’est la richesse de la découverte et de nouvelles équipes que j’aime.

Que pouvons-nous te souhaiter ?

De continuer l’aventure Pékin, d’imaginer des jeux d’aventure. Pékin c’est un programme qui a marqué plusieurs générations et ça c’est rare. Me dire que des parents ont mis leurs enfants devant Pékin, c’est top !