Laura est une perfectionniste passionnée qui cherche à s’accomplir dans chacune de
ses expériences en télévision.

Quel est ton métier ?

Je suis productrice artistique en charge de la post-production. Je supervise les émissions, dont j’ai la charge, d’un point de vue éditorial et artistique.
Actuellement j’ai la responsabilité de la post-production de l’émission quotidienne « Incroyables Transformations ». C’est une véritable source d’épanouissement professionnel. Dans chaque épisode, il y a une dimension humaine centrale qui est un véritable vecteur d’émotion, on passe du rire aux larmes si facilement (y compris pendant la réalisation). Ce programme change souvent positivement la vie de ses participants…

Comment s’organise ton travail ?

L’objectif quotidien est de livrer des séquences à la chaîne et surtout d’en être satisfaite…
Après avoir accompagné mes enfants à l’école, j’arrive souvent la première afin de préparer le travail à réaliser par les lisseurs : les modifications à apporter à la structure éditoriale mais aussi celles de nature artistique comme la mise en image, les musiques, le rythme etc… 
Le fil rouge de mes journées est de veiller au bon déroulement de ces lissages. 
Ensuite je m’adapte selon les urgences. Des réunions éditoriales avec les rédacteurs chef et les chefs d’édition pour définir en amont les plans de montage, ce qui s’avère être parfois un vrai casse-tête ; des réunions d’organisation et de planification avec le chargé de post-production, des modifications de la chaîne à implémenter en binôme avec le réalisateur post- production pour pouvoir livrer les PAD (émission prêtes à être diffusées). 
Enfin, la gestion de l’humain est aussi incontournable, du management des équipes aux échanges avec les équipes de tournages et la chaîne.

C’est quoi la phase que tu préfères ?

Celle où je résous « le puzzle géant des assemblages ». Une fois que les montages sont validés par la chaîne, il faut trouver la bonne combinaison, celle qui va faire « LA » bonne émission. Je me place face au mur dans mon bureau où sont affichées les fiches qui définissent les montages, je me remémore que pour cette séquence-ci j’ai pleuré, que pour telle autre j’ai ri, puis je les assemble pour composer une émission. J’ai l’ambition d’en composer une par jour. Cette phase est un peu mon sas de décompression, la récompense du travail abouti. Il arrive que je ne trouve pas les bonnes combinaisons, mais ce n’est pas grave : comme au puzzle, quand on ne trouve pas la bonne pièce on en cherche une autre…

Quels sont les postes qui travaillent autour de toi en post-prod ?

L’équipe est conséquente, dimensionnée pour la réalisation de 100 émissions cette saison… 
Le premier collaborateur sur lequel je m’appuie est le réalisateur post-production, aujourd’hui Nicolas Six. Il a en charge la finalisation des émissions avant le mix et la livraison à la chaîne, et veille à ce que chaque assemblage respecte la charte, le rythme et le ton que nous avons impulsé ensemble en début de saison. Il parvient aussi à se rendre disponible pour m’aider en lissage à chaque fois que j’en ai besoin. Ensuite le deuxième poste-clé est celui de rédacteur en chef. Depuis le début de la saison ce sont des « rédactrices » : Magali Cirillo, Caroline Goudard et Margot Maucuit. Elles essaient de me mâcher le travail au maximum avant que les épisodes
n’arrivent entre mes mains en lissage. Elles visionnent les structures et les montages de 6 chefs d’édition. Chacun de ces chefs d’édition travaille avec 2 monteurs au quotidien. De plus, il y a aussi 3 lisseurs, ils tiennent un rôle très important au quotidien: ils intègrent mes modifications dans un délai serré à tenir afin d’envoyer des cas tous les soirs. Jean-Marie Dallet est mon lisseur « super-héros », il me sauve souvent pour qu’on puisse tenir les délais. Enfin ceux sans qui cette post-production ne survivrait pas, ceux qui organisent les plannings, vérifient les sorties PAD et mille autres choses, veillant notamment à ce que tous gardent le sourire : les chargés de post-production Cédric Fritz et Anaïs Danzelle.

Quelle est ta formation ?

J’ai eu mon bac assez jeune (16 ans), j’ai fait une première année en fac d’histoire à Perpignan et je suis montée à Paris pour rentrer à l’EFAP une école de communication où j’ai choisi la filière « images et médias ». 
J’ai fait de nombreux stages dans le secteur audiovisuel dont un en quatrième année qui a été une révélation.

Quel a été ce tremplin ?

En 2006, Studios 89 Productions, m’offre un stage pour l’émission Star6Music où je fais mes premiers pas de JRI (journaliste reporter d’images).  Au terme d’une semaine de stage, on me colle une caméra dans les mains et on m’envoie seule en tournage, je dois alors revenir avec les images, les monter et trois jours après, elles sont diffusées le matin sur M6. 
Pendant deux ans j’ai fait plus de cent cinquante reportages et petits sujets people de 4 minutes. J’ai voyagé et interviewé les plus grandes stars de la planète, j’ai vécu un véritable rêve éveillé. Avant même d’être diplômée on m’embauche, c’était sûr j’allais continuer à faire de la télé… 
De ce vertigineux début de carrière est née mon affection pour Studio 89 Productions et le Groupe M6 qui m’ont donné ma chance. 

Ensuite, tu as travaillé sur des formats et des programmes très différents ?

En agence de presse, ou dans les grosses sociétés de production, il est vrai que j’ai eu l’immense chance de pouvoir naviguer entre le magazine (E=M6, 100% Mag etc…) et le divertissement… (Cauchemar en cuisine, Chasseurs d’appart etc…), mais également entre les émissions de plateau (la première saison de The Voice, Dans l’univers de, etc …) et les reportages (une série documentaire sur les sauveteurs en mer, etc …). 
On m’a permis de pouvoir tout tester, en tournage comme en montage et parfois j’ai eu l’impression de changer complètement de métier.

Que préfères-tu ?

Ce n’est pas tant une question de préférence, que de « marges de manœuvre ». Aujourd’hui je m’épanouis davantage dans les grosses machines de divertissement, car elles me permettent d’être plus créative. J’entends souvent que la réalisation de magazines de société et d’information nécessiterait un niveau d’exigence supérieur à celui des émissions de divertissement, et je dois dire que je suis en profond désaccord avec cette idée ! Quand on met en place un programme de divertissement, la charte, l’image, l’articulation de l’émission est bien plus difficile à définir que ce qu’on va raconter dans un grand reportage. Quand on rentre d’un reportage on raconte l’histoire qu’on a tourné, quand on rentre d’un tournage de divertissement, très souvent on nous demande de raconter ce qui s’est passé de façon orthogonale, car le programme sera plus fort dans ce sens-là, ce qui demandera une dose de créativité supplémentaire.

Quelles sont tes autres passions ?

La photographie ! J’ai eu la chance d’être sélectionnée pour faire quelques
expositions, notamment au Carrousel du Louvre pour le salon de l’art abordable. Je me suis essayé à plusieurs techniques, de la photographie brute au photomontage… Passer des heures sur Photoshop à créer un univers féerique est pour moi un véritable moment d’évasion et de plaisir… 

Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui voudrait faire ce métier ?

Je ne suis pas certaine d’être de bon conseil… Je lui conseillerais de rester soi-même, d’essayer, et surtout de ne pas craindre les critiques et les échecs. C’est quand on a tort qu’on s’améliore !    
J’apprends encore énormément de ma bienveillante direction (Kamila Fievet-Palies et Stéphane Rak) et je souhaite que cela dure longtemps. 

Tu passes beaucoup de temps chez Atlantis, cela se passe comment ?

Heureusement qu’il y a Atlantis ! J’aime arriver le matin, être accueillie par le sourire (et le thermomètre Covid) d’Emeline, j’aime la décoration moderne des locaux, mon bureau et encore plus la vue sur la Tour Eiffel. Mais ce que j’affectionne le plus chez Atlantis, c’est de croiser les gens que tu adores depuis toujours sans avoir besoin de travailler avec eux : Clarisse Potous qui travaille sur The Voice à l’étage supérieur, ou Alexandra Lang sur les gros barnums de téléréalité à l’étage inférieur.  On a l’impression d’être ensemble sans vraiment l’être. Alors merci Atlantis de nous réunir !