Thomas Burnichon et Vincent Clément travaillent en binôme à la production exécutive et artistique d’un des programmes phares des après-midis sur France 2. Avec une équipe dynamique, ils ont la charge de la mise en place du tournage, de la production et du contenu d’Affaire Conclue.

Comment décrivez-vous vos métiers ?

Thomas : Je suis producteur exécutif et Vincent producteur artistique du programme Affaire Conclue. Nous sommes en charge de la mise en place du tournage, de la production et du contenu. Nous travaillons en collaboration totale. Nous sommes un vrai binôme.

Vincent : Nous ne sommes jamais trop de deux pour une bonne idée !

Thomas : Nous organisons les tournages de A à Z.

Vincent : Il y a d’abord eu une quotidienne, puis deux quotidiennes. Les émissions ont été doublées en 4 mois. Nous sommes ravis et il faut tout mettre en place pour avancer efficacement. Il a fallu constituer une belle équipe et au fur et à mesure se sont greffés de nouveaux marchands et experts. Nous tournons une dizaine d’émissions par semaine, ce qui nécessite une organisation bien huilée.

De qui êtes vous entourés pour toute cette production ?

Thomas : En premier lieu, il y a le directeur de casting : Romain Laramée. Il est assisté de Marine et a une équipe de 12 à 14 casteurs. Nous castons avant tout les objets, et l’émission, si les objets conviennent, est ouverte à tous. Dans Affaire Conclue, il y a des personnes qui passent à la télé qui n’auraient jamais eu l’opportunité de cette expérience.

C’est une force pour le programme du coup, non ?

Thomas : Oui, le concept est plus fort que tout dans ce programme. Tout le monde a quelque chose à vendre. L’autre force de l’émission et pivot important de l’équipe, c’est Sophie (Davant ndlr) évidemment.

Vincent : Sophie a une empathie qui pousse les gens à raconter leur histoire, les anecdotes etc. Elle prend le temps de vraiment recevoir et d’écouter les gens.

Thomas : Dans l’équipe il y a toute la partie production avec Charlotte Renaudat et Muriel Bouzanquet. Elles gèrent toute l’organisation autour des objets : les faire venir, la production, les convocations. C’est grâce à cette équipe que tout est bien géré. Nous avons des horaires respectés et tout est formidablement bien cadré. Elles sont assistées de Lauriane Avarguez et Claire Cezon. À la post-prod, Denis Larrieste et son équipe sont aux manettes. Nous allons tous dans le même sens.

Quels sont vos parcours respectifs ?

Thomas : J’ai toujours été passionné par l’audiovisuel. J’ai commencé dans ce secteur par le conseil où mes clients étaient TF1, Euromédia ou encore le groupe Lagardère. Puis, j’ai eu la chance d’intégrer le groupe Endemol avec Stéphane Courbit et Virginie Calmels. Je travaillais aux côtés d’Hervé Hubert qui m’a beaucoup appris sur la production de jeux TV. Je ne le remercierais jamais assez car il a été un vrai modèle. Avec lui, nous avons produit de nombreuses émissions comme La Roue de la Fortune, Attention à la marche, À prendre ou à laisser et bien d’autres encore. Après quelques années chez Endemol, j’ai tenté de développer des projets personnels, principalement avec TF1 grâce à la confiance de Jean-François Lancelier, Frédéric Pedraza et Frédéric Carné. Même si presque rien n’a vu le jour, ce fut une bonne expérience de création et de développement qui me sert encore aujourd’hui dans mes réflexions. J’ai ensuite produit divers programmes comme le Maillon Faible avec Julien Courbet ou encore des Primes avec Cauet, deux animateurs dont je suis totalement fan. Jean-Louis Blot m’a appelé il y a plus de deux ans pour produire et adapter le format allemand de Warner : Affaire Conclue.

Vincent : Je faisais du droit à Assas et ce n’était pas une passion… J’ai eu l’occasion de rencontrer Marc-Olivier Fogiel qui m’a proposé un stage en télé. Rapidement, je suis arrivé aux sports chez Canal Plus puis, j’ai rejoint Pierre-Antoine Capton qui m’a offert la possibilité de devenir journaliste pour Starmag’. J’ai enchaîné ensuite pas mal de programmes pour M6, Studio 89 et C Prod, notamment pour 100% Mag . Je suis resté 7 ans chez Fremantle aux côtés de Renaud Rahard et Marie Genest. Et, comme Thomas, un jour, Jean-Louis Blot m’appelle et me propose la production artistique d’Affaire Conclue.

Qu’est ce qui vous a donné le plus envie en vous lançant dans l’audiovisuel ?

Thomas : J’ai toujours voulu faire de la télé et travailler dans ce média. Quand Canal Plus a été crée, j’étais comme un dingue ! Je suis passionné par l’image. Mes premiers souvenirs marquants de télé restent Ciel Mon Mardi et la Dernière Séance qui m’a permis de découvrir les grands classiques du cinéma américain.  

Vincent : J’ai fait de la télé car, à l’époque, la liberté de ton de Canal me plaisait. C’était réel et palpable.

Comment se passe l’adaptation d’un format déjà existant ?

Thomas : Un pilote avait déjà été fait avec Stéphane Bern à partir du format allemand. Grâce à Sophie, nos experts et nos marchands, nous avons réussi à créer une “ambiance” où se mêlent connaissance et divertissement.

Vincent : Les français sont évidemment différents des allemands. Et ils nous l’ont rapidement prouvé. En salle des ventes nos vendeurs ne se débinent pas. C’est chez nous qu’est né la fameuse phrase de l’émission : “Un petit peu plus”.

Thomas : Nous apprenons quelque chose. Il y a une histoire pour chaque objet. Les experts savent associer la rigueur de leur analyse et la légèreté car aucun ne se prend vraiment au sérieux. On peut le constater quand on les voit porter des pulls de Noël pour la période des fêtes.

Vincent : Nous nous devons d’être irréprochables. Il faut être sérieux et rigoureux dans la qualité de ce qui est présenté. Nous mélangeons du divertissement et de la culture. Au bureau, notre caution c’est Harold. Il nous certifie les objets sur photo. Les marchands achètent vraiment les objets dans l’émission. Rien de fake. Ils se mettent en danger.

C’est quoi votre quotidien au bureau ?

Vincent : Au bureau nous validons les objets. Tout le monde rentre toutes les secondes avec des propositions d’objets. Ensuite, nous évaluons quel expert va parler de quel objet. Il nous arrive également de rencontrer de nouveaux experts, de faire du casting. Ensuite, il y a la vie du bureau de production avec l’organisation des tournages.

Thomas : C’est très varié car cela peut aller de la voiture DeLorean de Retour vers le Futur à un centre de table Thomyre de l’époque Napoléon 1er qui a fait un vrai record de vente, en passant par un buste Rodin ou des estampes de Picasso. Bien évidemment, ces objets incroyables sont au milieu de nombreux objets du quotidien, du passé car la fourchette des prix va de 10 euros à plusieurs milliers d’euros.

Vincent : C’est vraiment enrichissant. Il y a un côté mystérieux sur certains objets, mais nous restons aussi vigilant à garder un côté brocante et donc accessible.

Thomas : On aime les gens qui ont une histoire avec les objets. Certains sont exceptionnels, nous avons eu un ancien DAF de chez Saint Laurent qui est venu avec un exemplaire incroyable d’une bande-dessinée écrite par Saint-Laurent, La vilaine Lulu. C’est une chance de découvrir et faire découvrir ces histoires et les objets qui les véhiculent. Au total, à ce jour, nous avons validé plus de 3 000 objets. Mais ce n’est pas notre succès personnel, car c’est un succès d’équipe, le succès vient du fait que Jean-Louis Blot ait eu de l’instinct pour cette émission ! C’est la force de Jean-Louis qui sait repérer les bons programmes.

Vincent : C’est une chance d’avoir pu développer l’émission et de l’installer si rapidement, comme une vraie marque avec ses différentes déclinaisons. Que ce soit la quotidienne, la vie des objets, les primes ou la chasse aux objets. C’est vraiment un succès d’équipe, un succès collectif.


Quel est le plus important pour que toute l’organisation fonctionne ?

Vincent : La bienveillance ! À travers l’image, on doit ressentir la bienveillance pour la personne qui vient vendre son objet, que ce soit en expertise ou face aux acheteurs. Ça a un véritable impact. Nous sommes une émission au service du téléspectateur…des téléspectateurs qui ont forcément quelque chose à vendre.

Vos bureaux de production sont au coeur d’Atlantis. Comment se passe ?

Thomas : Tout est sur place : le restaurant, service petit-déjeuner ! Et il y a un super accueil. Les collaborateurs sont sympas. Régis à la paillote est top et forme un super duo avec Jenifer. Les bureaux sont lumineux et les espaces de vie agréables, surtout les coins bars avec une déco différente à chaque étage.

Vincent : Atlantis c’est l’agora, c’est un véritable lieu de vie où on rencontre l’essentiel du PAF, les anciens collègues etc. C’est important dans ce métier. Nous faisons un métier de contact et de réseau, c’est la base.